Refus des conventions narratives, invention de formes aberrantes et raisonnements évoquant les événements les plus absurdes sont autant de caractéristiques de l'oeuvre de Chevillard. Les critiques s'intéressent ici à ce cas singulier de folie littéraire en étudiant ses textes.

A Aulis, dans l'impasse où l'armée attend de partir pour une guerre à venir, Iphigénie est prise au piège d'un mariage qui masque sa mort. ©Electre 2018

En attendant qu'on les oublie à leur tour, deux journalistes, Brighton et Schooner, se sont donnés pour mission de ramener à la lumière certains artistes oubliés. La dernière de ces missions va leur coûter cher : l'un y trouvera la mort, l'autre l'amour.

Roman qui se découpe en courts tableaux peignant les diverses activités et découvertes de Louise, une petite fille, née de l'amour d'un homme et d'une femme.

Le dramatique récit de Jean Moulin, dont le dépouillement fait la force, ouvre, le 17 juin 1940, le grand livre de la Résistance. Loin dÆen ternir lÆéclat, le temps écoulé lui confère aujourdÆhui un relief et une signification que son auteur nÆimaginait probablement pas.

La photographie, longtemps considérée comme le témoin le plus fidèle du réel, est ici envisagée comme une source inépuisable de fantasmagories, capable de tout, ce qui fait sa richesse, mais incapable de fidélité, ce qui constitue son privilège et sa limite. Reproduction sonore et peinture sont logées à la même enseigne...

Il avait dit : avec toi, je ne peux plus. Alors après son accident, les semaines dans la chambre blanche, son retour à la maison pour la convalescence, ça a été comme une nouvelle chance pour elle, pour eux. Ella a repris confiance et s'est dit qu'elle donnera tout... pour que tout puisse recommencer. Prix Wepler-Fondation La Poste 2000. Prix du Livre Inter 2001.(Electre)

Mademoiselle n'en peut plus de sa vie. Elle décide de prendre l'identité de la romancière Bérénice Beaurivage. Elle change de ville et rencontre l'Inspecteur, dont elle tombe amoureuse. Mais la journaliste Blandine Lenoir est éprise du même homme et elle est résolue à révéler l'identité de Mademoiselle. (Electre)

Une pièce radiophonique en un acte pour onze personnages. Une vieille dame à demi impotente, va chercher son mari aveugle à la gare. Le train est très en retard. La femme se pose toutes les questions possibles en attendant son mari... Une pièce où les effets sonores vont jouer un rôle capital. (Electre)

Alors que Louis va mourir à l'hôpital militaire de Montauban, il révèle à un ami l'existence de sa fille Mathilde, dont il a perdu la trace. Il sait qu'elle a passé plusieurs années en asile psychiatrique et que la garde de son enfant lui a été retirée. Il fait promettre au narrateur de la retrouver. (Electre)

Un recueil de nouvelles où dominent les malentendus, les situations qui coincent, les rendez-vous manqués. A partir d'une situation simple et concrète, C. Gailly déroule une chaîne de causalités dont la logique n'exclut ni l'absurde ni la folie. (Electre)

Une jeune femme, prénommée Victoire découvre un matin son ami Félix mort près d'elle dans son lit. Elle ne se souvient pas de ce qui est arrivé, mais elle file, dans le Sud-Ouest, en emportant ses économies. Sa fugue va durer un an, d'où le titre. Au début, tout va bien. Elle loue une villa au Pays basque, se trouve un amant. Mais l'amant lui vole ses sous et Victoire va parcourir une à une les étapes de la dégringolade sociale: après la villa, les chambres d'hôtel, de plus en plus miteuses, puis la belle étoile; le vélo, puis l'auto-stop et, quand elle est devenue trop sale, trop dépenaillée pour le stop, la marche au hasard, l'association avec d'autres clochards, le chapardage, la promiscuité, la perte progressive de soi et du monde. L'histoire d'une errance en forme de descente, une aventure picaresque que l'auteur achève en la ramenant à son point de départ. Un an, dans sa simplicité linéaire, immédiate, met en valeur la poétique d'Echenoz. Celle-ci repose sur le combat perpétuel que se livrent une réalité mystérieuse et dont le sens fuit sans cesse ? le monde, les objets, les personnes, les formes, les sons, les paroles, l'espace, le temps ? et les mots pour la dire le plus exactement possible. Pierre Lepape, Le Monde.

Organisé en deux parties, cet ouvrage envisage les différents aspects de la vie humaine sous l'angle de l'érotisme, avant de réunir une série d'études portant sur ce même thème. Le philosophe définit ainsi l'érotisme comme l'approbation de la vie jusque dans la mort et met en évidence ses liens avec la religion chrétienne. (Electre)

Une nuit, alors qu'il est au lit dans le noir et somnole, la radio allumée, la beauté sous les traits de la musique s'insinue dans la chambre et le réveille. L'émotion est si forte qu'il a peur de la perdre.

Très marqué par Dostoïevski dont, à cette époque, il lit Les frères Karamazov et Souvenirs de la maison des morts, B.-M. Koltès écrit cette pièce en 1971, qu'il met en scène à Strasbourg avec le théâtre du Quai. ©Electre 2021

L'auteur fait parler un jeune homme, frère de Rimbaud et de Genet. Il est dans la rue, le soir ; il aborde un inconnu et tente de le retenir. Il utilisera tous les mots pour crier son univers : les banlieues, les loubards racistes. Il a le mal de vivre. Il fuit. ©Electre 2021

Présentée par son auteur comme un roman américain, cette fiction met en scène le personnage de Dwayne Koster, professeur d'université âgé de 50 ans, divorcé de Susan dont il déteste le nouvel amant. L'action se déroule à Detroit, Michigan, au volant d'une vieille Dodge, sur les rives des Grands Lacs. (Electre)

" - Le gouvernement a fait saisir, le 19 juin, les exemplaires de ce livre que venaient de publier Les Éditions de Minuit. Cet ouvrage reproduisait des déclarations de cinq détenus algériens, pour la plupart étudiants, qui affirmaient avoir été abominablement torturés dans les locaux de la D.S.T., rue des Saussaies, à Paris, entre le 2 et le 12 décembre 1958. Le gouvernement a justifié cette saisie, dans un communiqué officiel, par le caractère « infamant et mensonger » du livre. Au Sénat, répondant à une interpellation de M. Deferre, le premier ministre ajoutait que cet « ouvrage infamant », « affabulation totale qui ne saurait représenter en quoi que ce soit l'ombre de la vérité » avait été « rédigé par deux écrivains stipendiés du parti communiste ». Que le gouvernement considère les faits évoqués dans La Gangrène comme infâmes, il n'est pas un Français qui ne s'en réjouira". Jérôme Lindon, 29 juin 1959

Cet essai met en évidence le travail du négatif chez Freud. Tel qu'il est envisagé ici, il regroupe les formes hétérogènes du refoulement, de la forclusion, du désaveu et de la négation. Il faut cependant d'après A. Green se garder d'attribuer au travail du négatif un sens exclusivement pathologique. Il est nécessaire de résister à la pulsion en excès pour faire partie de la communauté des hommes.