Figé, le corps de l'Innommable est incapable de se mouvoir. Cependant, il a à parler. Les personnages de Molloy, Malone, passent et repassent, tournant autour de lui. Ils veulent le contraindre à continuer d'être, le forcer à continuer de dire. Alors l'Innommable va créer d'autres mondes, donner voix à d'autres lui-même. Troisième volume de la trilogie, après Molloy et Malone meurt. Electre 2015

Après d'autres groupes sociaux, le monde universitaire est à son tour passé au crible de l'analyse sociologique. Bourdieu montre que là comme ailleurs, le partage des différentes espèces de pouvoir détermine les prises de position intellectuelles ou politiques qui s'y font jour. ©Electre 2022

La tragédie shakespearienne nous présente des destins que l’histoire écrase et dont un trait constant est qu’ils cherchent, contre la violence du plus fort, à trouver des raisons de ne pas abdiquer toute qualité humaine. Comment, dans l’abjection extrême, ne pas devenir abject ? Alors l’absolu théologique n’est d’aucun secours, l’homme est seul, il doit réinventer son humanité au moment de perdre sa vie. Si nous sommes aujourd’hui fascinés par Macbeth et par Lear, par Cléopâtre et par Coriolan, c’est que les événements dont ils sont les maîtres et les jouets les conduisent chacun vers un lieu d’épreuve et de désespoir où il n’est plus possible de composer, où plus rien ne s’interpose entre l’être et son imminente dissolution, où chacun peut dire avec la reine d’Égypte : “ Tout est néant. La résignation est stupide et la révolte pareille à l’aboiement d’un chien fou. ” Alors l’univers se défait, les rouages de la violence deviennent frénétiques – alors la démence ou le suicide apparaissent comme l’ultime recours. Un cadavre s’effondre sur le bois de la scène, tandis qu’au-dessus de lui se dessine une image encore jamais vue de l’homme. Telle fut la splendeur de Shakespeare dans le passé, telle elle se manifeste encore en de rares occasions. Mais un siècle dont les événements principaux sont le génocide, le goulag et la mort atomique ne possède plus les vertus transcendantes sans lesquelles la tragédie est réduite au simple rang d’une reconstitution archéologique.

D’ou ça vous vient ? – La littérature et la nuit – La ville comme texte – Sans feu ni lieu (sur Thomas Morus) – Les compagnons de Pantagruel – Marges pour l’Apocalypse (sur Albert Dürer) – Bernardino de Sahagun – Dialogue avec Charles Perrault sur les fontaines de la fable – Les révolutions des calendriers (sur les 32 sonates de Beethoven – Fantaisie chromatique à propos de Stendhal – Proust et les sens – La langue de l’exil (sur Joyce) – Triptyque sur l’évolution de Mondrian – Christian Dotremont et la neige – Une semaine d’escales (sur la musique) – Vanité – La concupiscence des yeux (sur Jean-Luc Parant) – Matériel pour un Don Juan – Don Juan aux États-Unis – Aux ateliers de la fée Morgane – Répertoire.

Odette Silaz vit dans une maison encombrée d'objets hétéroclites qu'elle a rassemblés avec son petit-fils Do. Lorsqu'elle meurt, de vieilles querelles resurgissent entre ses filles Carine, la mère de Do, et Muriel, au sujet de la disparition du père, Georges Silaz.

Winnie, la cinquantaine, vaque à ses occupations sous le soleil d'un désert en feignant d'ignorer son ensablement jusqu'au cou. Elle ne manque jamais une occasion de remercier le bon Dieu de ses bienfaits. Son ami, Willie, daigne à peine de l'écouter. Pas moi, un acte pour une bouche, c'est le refus du dire, une spirale de mots qui semble aspirer l'existence toute entière...