L'Allemagne est-elle l'homme malade de l'Europe ? La crise de son économie peut le faire craindre, et à Bonn la discussion sur la succession du chancelier est ouverte.

A cinq semaines des élections, la popularité du chancelier bénéficie du retour de la croissance. Mais son concurrent social-démocrate, Rudolf Scharping, n'a pas dit son dernier mot.

Le chancelier chrétien-démocrate est au plus bas dans les sondages, au profit des sociaux-démocrates. De nouveaux partis apparaissent dans le paysage politique. L'année électorale s'annonce mouvementée.

La fragilité de sa victoire électorale ne permettra pas au chancelier allemand d'échapper à une cohabitation silencieuse avec le SPD : il ne pourra faire passer aucune législation importante sans l'accord de son opposition.

Peu d'hommes politiques ont été aussi brocardés que lui. Et pourtant, le 16 octobre, il va peut-être conduire une fois de plus la CDU à la victoire...

On saura le 16 octobre au soir si le tout jeune candidat social-démocrate à la chancellerie aura réussi ou non à faire tomber de son piédestal le massif Helmut Kohl. Les jeux seront très serrés.

Le Parti libéral, en pleine déconfiture, risque d'être éliminé du Parlement allemand aux élections du 16 octobre. Le chancelier ne pourrait plus alors gouverner qu'en s'alliant avec ses adversaires de toujours, les sociaux-démocrates.

Dans un livre explosif, l'ancien chancelier Schmidt évoque en termes churchilliens la nécessité d'un sursaut immédiat, sans lequel la réunification allemande est vouée à un échec dramatique.

Réunification indigeste, gueule de bois immobilière, salaires prohibitifs, système capitaliste verrouillé... Les réformes économiques de Gerhard Schröder peinent à venir à bout de la langueur allemagne.

Vainqueur d'une élection serrée, Gerhard Schröder saura-t-il imposer les réformes capables de sortir l'Allemagne de sa léthargie ?

Chômage en hausse, croissance en berne, sondages en chute libre : trois mois seulement après sa réélection contestée, la chancelier paraît déjà en sursis. Victime de ses erreurs stratégiques, mais aussi du malaise identitaire allemand.

Portée par Oskar Lafontaine, dissident du Parti social-démocrate, et Gregor Gysi, ancien président du Parti communiste est-allemand, l'ultragauche allemande s'envole dans les sondages. Au risque de torpiller les chances de réélection du chancelier Schröder.