Aux élections des 13 et 14 avril 2008 en Italie, la victoire sans appel de la coalition de droite de M. Silvio Berlusconi et la défaite du centre gauche de M. Walter Veltroni sont allées de pair avec une marginalisation de la Gauche arc-en-ciel, exclue du Parlement. En Allemagne, en revanche, les forces rassemblées par Die Linke, qui plaide pour le socialisme, semblent ébranler la bipolarisation traditionnelle de la politique.

En vingt ans, l'Allemagne a effectué un retour remarqué sue la scène internationale. Pour rassurer ses voisins, elle affiche pondération et continuité dans sa politique extérieure.

Embellie économique, réforme du modèle social, affirmation sur la scène internationale : pour Jacques-Pierre Gougeon, l'Allemagne a trouvé un nouveau souffle.

Le cocktail "rouge-vert", réalisme et utopie créatrice, est peut-être la solution pour en finir avec une société bloquée. Mais les divergences entre sociaux-démocrates et écologistes rendent difficile la réalisation d'objectifs communs, dont le plus important : la réconciliation des deux Allemagnes.

Unis par le même attachement au modèle allemand et à la même crainte d'attaquer de front ses rigidités, le social-démocrate Gerhard Schröder et le conservateur Edmund Stoiber ne s'opposent que par leur style et leur personnalité.

L'auteur de "l'Allemagne de Berlin", qui vient de paraître, estime que l'on n'a pas pris en France la mesure des changements intervenus chez notre voisin allemand et dénonce la futilité des soupçons qui continuent de peser sur lui.

L'ancien chef de la politique étrangère allemande plaide pour qu'une « avant-garde » délègue plus de souveraineté à l'Union avec, comme perspective, la fondation des Etats unis d'Europe.

Chômage en hausse, croissance en baisse, dissensions au sein de la coalition gouvernementale, reculades en série de l'équipe Schröder, crise de couple avec la France... Et si tout cela était, pour les Allemands, le prix à payer pour un nouveau modèle de développement ?

Même si à l'étranger sa popularité est une énigme, sa réélection paraît assurée. Avec qui gouvernera-t-elle ? Pragmatique, Angela Merkel fera preuve de souplesse pour garder le pouvoir.

Courtisés par une chancelière en panne de majorité, Verts et sociaux-démocrates hésitent encore à entrer au gouvernement.