Les cancers frappent toutes les générations. Les progrès thérapeutiques accomplis grâce aux avancées de la recherche permettent aujourd'hui de guérir de nombreux malades. Cependant, les cancers demeurent des affections sévères, avec des traitements lourds, dont le diagnostic induit une onde de choc dans la vie des personnes concernées et des proches. Hautement sensibles, ces situations de soins mobilisent l'expertise des professionnels de santé et convoquent leur vigilance éthique, en équipe, à la recherche de la meilleure voie à ajuster tout au long du parcours de soins.

Depuis la loi du 4 mars 2002, l'information en matière de santé constitue un droit auquel tout patient adulte peut aujourd'hui prétendre, et un devoir pour les équipes médicales. Cependant, de nombreuses familles demandent encore de ne rien dire à leur proche malade sur le diagnostic et, plus encore, sur le pronostic lorsque la maladie est grave et-ou qu'il s'agit de parler de soins palliatifs. Quelle légitimité accorder à la demande de ces familles ? Peut-on considérer cette demande comme une raison suffisante pour dissimuler au malade ce qu'il a ?