Une dizaine d'atomes d'antimatière : les premières briques de l'antimonde.

Depuis que l'antimatière s'est imposée dans les équations de Paul Dirac en 1928, les physiciens des particules tentent d'élucider les raisons de sa rareté dans l'Univers.

Passé un seuil de puissance, les orages produisent des milliards d'antiparticules ! Une étonnante découverte quand, sur Terre, l'antimatière reste un défi...

Pour la première fois, des physiciens créent des atomes d'antimatière.

Quelques instants après le Big Bang, matière et antimatière ont été formées en quantités égales. Or, tout indique que l'Univers actuel est composé exclusivement de matière. Depuis sa découverte dans les années soixante, un mécanisme permettant de briser la symétrie entre matière et antimatière est l'objet de toutes les attentions.

Dans une infime déchirure du temps, les physiciens du Cern viennent de réussir à créer un monde qui leur était interdit : celui de l'antimatière. Un tout petit Univers, fait de seulement neuf atomes d'anti-hydrogène mais qui constitue le premier espoir sérieux de voir élucidée la question essentielle laissée en suspens par le modèle actuel du big bang : où est passée toute l'antimatière créée aux débuts de l'Univers ?

Pourquoi la matière existe-t-elle ? Et son contraire, l'antimatière ? Pour comprendre ce mystère qui remonte au big-bang, les chercheurs du Cern, en Suisse, ont mis en service une unité de fabrication d'antiatomes d'hydrogène.

Elle est produite en quantités phénoménales dans l'Univers... mais on ne la voit pas. Un satellite européen vient, pour la première fois, de repérer les monstres galactiques qui la fabriquent.

Des expériences ont confirmé que l'on peut distinguer les comportements de la matière et de l'antimatière. Toutefois, elles n'expliquent pas encore la prédominance de la matière.

Les astrophysiciens traquent les antiparticules afin de comprendre le mouvement des galaxies. L'existence d'un antimonde semble exclue, mais pas celle de particules "sombres", abondantes dans l'Univers bien qu'invisibles.

Dans quelques semaines, de nouveaux accélérateurs de particules rechercheront les violations d'une symétrie fondamentale de la nature et repousseront ainsi les limites de la physique.