Chaque mois, "Lire" donne la parole à un écrivain pour qu'il nous ouvre les portes de sa réalité. Ce mois-ci : Nathacha Appanah, romancière mauricienne, déjà primée pour "Le Dernier Frère" notamment. Dans le magnifique "Tropique de la violence", elle offre un portrait terrible de Mayotte, département français confronté à une intense pression migratoire et à la délinquance d'une jeunesse livrée à elle-même.

Depuis quinze ans, les élections successives du Chinois François Cheng, du Russe Andreï Makine, tous deux naturalisés français, et de l'Algérienne Assia Djebar à l'Académie française valident l'importance patrimoniale des auteurs "non français" écrivant dans notre langue. Forçant, au passage, à ne plus considérer la francophonie comme seul territoire de la littérature française. Or, voilà qu'en ces temps de repli et d'incessants débats sur une "identité nationale" la rentrée livrait plusieurs ouvrages prenant la question à bras-le-corps.

La folie du monde décrite dans deux romans d'une brutalité faulknérienne, à travers les parcours de personnages déracinés, tous « égaux dans les limbes », à Mayotte et à Maurice.