A l'atmosphère apocalyptique qui définit notre époque, le philosophe Michaël Foessel oppose la nécessité de réinvestir le monde et tous ses possibles. Lumineux.

Face aux prédications de l'apocalypse fin 2012, sort un essai intéressant, ″Après la fin du monde″, du philosophe Michael Foessel. La disparition du réel serait la possibilité d'une liberté plus radicale. Vous avez dit énigmatique ?

Comme pour une photographie, la qualité d'une démarche philosophique tient moins au point de vue adopté qu'à un bon réglage de la distance focale. A cadrer trop près du réel, on n'en dit pas grand-chose que chacun ne sache déjà ; à prendre trop de distance, on peut produire un discours qui aura les charmes de l'abstraction et ne dira rien. Le premier compliment que l'on peut faire à Michaël Foessel est de s'être réglé sur la bonne distance.