L’archéologie aérienne est une méthode de prospection qui s’est développée en France à partir des années 1960. Elle a permis de réaliser des découvertes nombreuses et spectaculaires, pour toutes les périodes du passé. Elle est donc à l’origine d’un profond renouvellement des connaissances et a elle-même beaucoup évolué en soixante ans. Ce numéro des Dossiers d’Archéologie vous invite à découvrir l’archéologie aérienne avec ceux qui la pratiquent. Sommaire. La genèse de l’archéologie aérienne en France, introduction. Lire le passé depuis un avion, un peu de méthode. La prospection aérienne.

Depuis plus de trente ans, des archéologues volants scrutent patiemment les terroirs du Massif armoricain à la recherche d’anomalies dans la croissance des végétaux, révélatrices de vestiges archéologiques. Deux d’entre eux, Maurice Gautier et Gilles Leroux, ainsi que leur pilote, Philippe Guigon, livrent ici quelques-unes de leurs plus remarquables découvertes, choisies parmi une fructueuse moisson de plusieurs milliers de sites inédits.

Région amazonienne française, la Guyane est connue pour son dense manteau forestier. Ce couvert de verdure est tellement impénétrable que l’on a longtemps cru que toute étude d’archéologie aérienne y était vouée à l’échec. En réalité, les premiers survols en ULM il y a 30 ans ont révélé des traces précolombiennes spectaculaires. Plus récemment, la technologie LiDAR (Light Detecting and Ranging), méthode de relevé topographique utilisant un laser embarqué dans un appareil volant, a, elle aussi, révolutionné notre connaissance du passé.

Le site de la Heuneburg, dans le Bade-Wurtemberg, qui connut son apogée au VIe siècle avant notre ère, fascine l’archéologue comme le grand public depuis plus d’un siècle. Ses fortifications en brique crue d’influence méditerranéenne avec ses bastions carrés dominant le Danube et son agglomération extérieure densément peuplée lui ont valu le surnom (cocasse) de « Manhattan antique du Jura souabe ». Les recherches actuelles s’étendent aujourd’hui au-delà des remparts et révèlent peu à peu la richesse du territoire qui entourait la citadelle.

Le survol d'une zone de jungle au sud de l'Équateur a livré, grâce à la technologie du lidar, le plus vaste réseau urbain de la région amazonienne: cinq villes, dix villages, répartis sur 300 km2• Mais cette civilisation n'a laissé aucune trace écrite. Un défi pour les archéologues qui reconnaissent cette culture grâce aux céramiques fabriquées avec la cendre volcanique de la région.