Au sud de la Cité Eternelle, sur la mythique via Appia, se trouve un complexe monumental bien connu des promeneurs, la villa de Maxence, datant du début du IVe siècle après J.-C. Fouillé depuis le XIXe siècle, ce site comporte encore des zones d'ombre que les membres de l'association "Roma sotterranea" s'efforcent depuis 2011 d'éclaircir en s'intéressant au système hydraulique. Bénévoles passionnés d'archéologie et de spéléologie, ils se faufilent dans les puits et les canalisations pour ajouter un nouveau chapitre à l'histoire de la ville antique.

En août 2020, un homme était interpellé en Lorraine avec 27 000 objets archéologiques à son domicile, d'une valeur estimée à plus de 700 000 euros. Un pilleur ? Un receleur ? Ou un archéologue amateur ? En tout cas le signe que les "détectoristes", comme on appelle ces passionnés qui arpentent les campagnes françaises armés de leur détecteur de métaux à la recherche d'objets d'un autre temps, embêtent les autorités.

Qu'ils le disent ou l'écrivent, les archéologues ont commencé à mesurer la distance prise par l'archéologie professionnelle avec son pendant bénévole. Né de l'évolution de l'administration de la recherche archéologique et de l'explosion des postes en archéologie préventive associées à l'apparition de groupes syndicaux absents avant les années 1970, cet écart laisse un goût d'amertume aux bénévoles. Question de légitimité diraient certains. Qu'en est-il vraiment ?

Chaque année depuis 11 ans, le troisième week-end de juin fête l’archéologie. Cette année, eu égard au contexte sanitaire, l’édition sera inédite : les Journées européennes de l’archéologie s’associent à #Archéorama, événement numérique international, du 19 au 21 juin 2020. Pour l’occasion, nous avons choisi de vous faire découvrir l’archéologie par le biais des ressources numériques dont les contenus, consultables depuis chez soi, peuvent étancher notre soif de connaissance.

Assurément, le paysage de l’archéologie française de 2021 n’a rien à voir avec celui de 1964, au moment de la création d’"Archéologia", il y a plus d’un demi-siècle – peu de disciplines scientifiques ont vu se transformer à ce point aussi bien leurs moyens que leurs acteurs, ou leurs problématiques. A une archéologie métropolitaine désargentée et portée en grande partie par des bénévoles dévoués a succédé une archéologie professionnelle aux moyens relativement importants.

Alors que la recherche archéologique s’est largement professionnalisée, la découverte des sites peut aussi être l’apanage de chercheurs bénévoles oeuvrant souvent dans le cadre associatif. En Bretagne, le Centre de recherches archéologiques du Pays de Rennes (CERAPAR), créé en 1987, a permis de mettre au jour de multiples vestiges du passé grâce à l’enthousiasme et à la rigueur de ses membres.

Longtemps vus avec méfiance par les autorités et les professionnels, caricaturés en retraités incultes ou en pillards, les férus du détecteur de métaux peuvent pourtant faire de précieuses découvertes.