Loin de l'individualisme consumériste et résigné auquel on se plaît - malhonnêtement - à les associer aujourd'hui, les années 68 furent avant tout celles de l'espoir collectif et combatif.

De fin 1979 à début 1981, Libération publia chaque samedi un cahier de petites annonces : "Sandwich". Dans un essai, l'historien Philippe Artières parvient à saisir à travers ce journal à part l'imaginaire fantaisiste et inquiet d'une société française qui basculait alors dans la crise.

Un historien et un sociologue ont fait les poubelles. Les archives dérisoires qu'ils ont découvertes disent le romanesque du quotidien, cet "infra-ordinaire" cher à Georges Perec.

Une entreprise littéraire originale, passionnante et polymorphe qui ordonne un rapport singulier à l'Histoire, ses incarnations, son identité propre et leur jeu infini...

Philippe Artières, qui se définissait récemment comme un « historien foucaldien », expérimente volontiers des formes d'écriture en marge des normes académiques : « rêves d'histoire » ou « jeux d'histoire ». Publié dans la collection « Fiction & Cie », lieu historique d'expérimentation littéraire, « Vie et mort de Paul Gény » s'annonce comme un « récit » dans lequel l'auteur s'emploie à redonner présence à deux existences silencieuses.

Deux ouvrages passionnants explorent les mécanismes de la folie meurtrière. L'un relate la thérapie suivie par un jeune assassin, le deuxième regroupe des témoignages écrits par des criminels.