Auréolé de nombreux prix, le jeune pianiste enregistre chez Mirare son premier disque consacré à Bach. Rencontre à La Folle Journée de Nantes à la sortie d'un récital... Bach.

Anne Teresa De Keersmaeker pose une danse dépouillée sur les Suites pour violoncelle de Bach. Une plongée dans l'obscurité se clôturant par une renaissance, le tout porté à bout d'archet par l'extraordinaire Jean-Guihen Queyras. Bientôt, notamment à la Monnaie..

Frisant le quart d'heure, la "Passacaille" montre une ampleur sans précédent dans le répertoire d'orgue baroque.

Sobrement, méthodiquement mais hors de tout système, Peter Sellars et Simon Rattle ont rendu à Bach sa force troublante de questionnement. Mettre en scène les deux Passions est en soi superflu, et pourtant peu de spectacles sont aussi essentiels que la Saint Matthieu berlinoise de 2010 et la Saint Jean qui a suivi.

Si Bach était féru de tous les instruments de son temps, ce sont le clavecin et l'orgue, dont il était lui-même un interprète virtuose, qui lui offrirent ses principaux terrains d'expérimentation. Dans ses partitions, il les fait chanter, danser, dialoguer, prêcher... A deux ou quatre mains, ses plus grands chefs-d'oeuvre révèlent la quintessence de sa pensée musicale et, de "Variations Goldberg" en "Clavier bien tempéré", tout un continent se dévoile. Qui mieux que Gilles Cantagrel pouvait nous y guider ? En quatorze stations (14 = B.A.C.H.), voici Bach aux claviers.

Céline Frisch a donc attendu quinze ans pour se lancer dans un autre cahier de Bach, après les "Variations Goldberg" qui l'ont révélée. L'autorité du propos nous suggère d'y voir plus de maturation que de nonchalance !

La musique de Bach change de corps sonore plus souvent qu'aucune autre. Parce qu'"abstraite" elle se réincarne sans rechigner ? Fantasme romantique, auquel nous préférons une banalité : son écriture installe des reliefs harmoniques et des tensions polyphoniques si intenses, et si cohérents au fil du discours, qu'elle trouve son chemin d'un effectif à l'autre sans trop risquer de s'affadir, se diluer, se disloquer.

Un nouvel "Oratorio de Noël" venu d'Ecosse nous vaut, pour une fois, de parler musicologie. Et d'observer avec le très savant (et très pragmatique) John Butt comment elle peut stimuler une relecture vivifiante.

Cheval de bataille jadis de Landowska, laboratoire de Gould, conquête de pianistes toujours plus nombreux et saint Graal de tous nos clavecinistes, les trente variations de 1741 nous offrent, plus qu'une jungle de contrepoint disciplinée en jardin à la française, un voyage musical que l'on quitte changé.