Arrivé à la soixantaine, avec quarante ans d'enregistrements derrière lui, le chef britannique jadis captivant à Birmingham quitte bientôt l'Orchestre philharmonique de Berlin pour l'Orchestre symphonique de Londres.

S'il a fait de l'Orchestre de Birmingham une phalange célèbre, Simon Rattle fut aussi à l'origine de la salle de concert qui l'accueille depuis 25 ans.

Les premiers enregistrements de l'ultime symphonie de Bruckner avec son finale ″reconstitué″ laissaient sceptique. Mais la direction de Rattle insuffle une pertinence nouvelle à la plus récente de ces entreprises.

Sobrement, méthodiquement mais hors de tout système, Peter Sellars et Simon Rattle ont rendu à Bach sa force troublante de questionnement. Mettre en scène les deux Passions est en soi superflu, et pourtant peu de spectacles sont aussi essentiels que la Saint Matthieu berlinoise de 2010 et la Saint Jean qui a suivi.

Veni, vidi, vici. L'intégrale des symphonies de Beethoven proposée par Simon Rattle et le Philharmonique de Berlin s'annonçait comme un événement. Evénement il y eut, excitation et exaltation aussi.

A huit jours d'intervalle, Simon Rattle a dirigé à Paris deux symphonies de Bruckner avec deux orchestres et dans deux salles différentes. Défi étonnant - mais réjouissant !

Boulez et Harnoncourt sont morts : quel autre chef s'est à ce point nourri de l'influence de l'un et de l'autre ? Pour Simon Rattle, il n'est de certitude que dans le questionnement de l'Histoire et des pratiques interprétatives. Son dernier défi : une intégrale des symphonies de Beethoven tout juste parue au disque, repoussant une fois encore les limites - celles des Berliner Philharmoniker, comme celles de nos habitudes d'écoute.

Les ″Cloches″ et les ″Danses symphoniques″ de Rachmaninov par Rattle-Berlin n'ont pas été entendues de la même façon à la rédaction de ″Classica″. Bilan.