Le ministre de l'Education a réussi un double tour de force : faire croire que ses projets de mesures nouvelles constituent un vrai changement et, surtout, en impliquant toujours plus les appareils, obtenir l'adhésion unanime de l'université.

Tout oppose le chef de l'Etat et le ministre de l'Education nationale : le tempérament, les convictions, la méthode. Mais ni l'un ni l'autre n'a intérêt au divorce. Enseignements d'une minicrise.

Ils sont sept fois plus nombreux qu'en 1960. Et plus angoissés que jamais. Une fois de plus, les étudiants se révoltent. Et font trembler le gouvernement...

Condamné à réussir, le ministre de l'Education a voulu plaire à tout le monde. Son plan ressemble à un catalogue des bonnes idées que ses prédécesseurs n'ont pu faire aboutir. Aura-t-il plus de succès ?

En faisant réviser la loi Falloux, l'ancien boursier du service public devenu ministre de l'Education a obéi à ses amis politiques, tout en prenant soin de ne pas trop s'exposer... Portrait d'un Rastignac paysan.

Des sondages désastreux, un électorat en déshérence qui se réfugie chez Chirac et même chez Chevènement : le patron de l'UDF assume le risque de faire perdre la droite.

Une UDF peau de chagrin, des élus qui le quittent, une gestion personnelle : François Bayrou est de plus en plus isolé.

Déçu par son score à la présidentielle, humilié par la débandade de son parti aux législatives, François Bayrou est de nouveau sur tous les fronts : l'Europe, le social, le caporalisme de l'UMP et, bien sûr... les régionales.

Les sondages, pour l'instant, sont mirobolants. Outre Rhône-Alpes, que sa formation préside déjà, le patron de l'UDF estime qu'il est en mesure de gagner cinq autres régions. Même si ce pronostic doit être revu à la baisse, François Bayrou aura prouvé que le grand parti de la droite et du centre - l'UMP - est un colosse aux pieds d'argile.

Darcos ? Le représentant d'un clan, dit le président de l'UDF. Bayrou ? Le héros d'une secte, répond le ministre UMP. Entre ces deux hommes qui furent si proches, les couteaux sont tirés...

Ce n'est pas encore une fronde mais c'est déjà un malaise. Les fidèles du leader centriste le jugent "trop perso" et commencent à grogner.