Représenter implique un choix idéologique. Avec "L'Ennemi de mon ennemi", un dispositif scénographique comme un moteur de recherche en 3D, Neïl Beloufa donne à voir les constructions propagandistes.

Les artistes ont-ils le droit d'évoquer la sexualité des mineurs ? D'offenser les croyants ? De dénoncer, quand ils sont Blancs, le racisme subi par les Noirs ? D'offenser sexuellement les femmes ? De maltraiter les animaux ? Bref, ont-ils tous les droits, quand bien même leurs oeuvres n'enfreindraient aucune loi ? Sommaire. Extension du domaine de la censure. Neïl Beloufa, artiste : "chez nous, les polémiques servent à nous empêcher de discuter des questions réelles". Le difficile mariage de l'art et de l'espace public. Les musées au défi de la société.

Commissaire du 20ème Prix de la Fondation d'entreprise Ricard, Neïl Beloufa affiche un positionnement "nonchalant plus que vindicatif". Une sorte de résistance passive à la finalité incertaine.

Artiste remarqué pour ses installations mêlant vidéo, sculpture et peinture, Neil Beloufa interroge les usages, démonte les clichés, vilipende les concepts creux. Déjà exposé au MoMA ou au Palais de Tokyo, le bouillonnant trentenaire brouille tout l'été les lignes de l'art contemporain au MRAC Langedoc-Roussillon.

A Sérignan, Neil Beloufa sculpte une exposition faite main qui s'appuie sur un sens aigu du collectif pour envisager une insurrection qui finira bien par venir.