Inventer les sources d'énergie du prochain millénaire, veiller à l'équilibre climatique de la planète, prévoir les éruptions volcaniques. Les scientifiques ne manquent pas de responsabilités.

Environnement global, planification des ressources, réflexion sur la biosphère : ces notions ont été forgées au cours d'une période bien circonscrite, au sortir de la Seconde Guerre mondiale puis au coeur de la guerre froide. De fait, la géopolitique, l'émergence d'un nouvel ordre international, la montée du tiers-monde ont joué un rôle déterminant dans la constitution d'une expertise globale, d'une part, et d'un activisme environnementaliste de l'autre.

Réflexion de Frédéric-Paul Piguet (docteur en sciences de l'environnement, chargé de recherche à l'Université de Lausanne et responsable enseignement et projets à l'Institut Biosphère à Genève) sur la question de la justice climatique. La justice distributive suffira-t-elle à protéger la planète ? Pour l'auteur, rien n'est moins sûr. Selon lui, en matière de climat, il conviendrait de poser un nouveau principe : celui de l'interdiction de nuire à autrui.

Célèbre vulgarisateur, l'astrophysicien Hubert Reeves est également bien connu désormais pour son combat écologique. Il y a urgence à gérer durablement les ressources de la Terre, insiste-t-il. Une prise de conscience à laquelle sa connaissance de l'Univers donne une dimension supplémentaire.

Dans la perspective de la prochaine conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP), qui se tiendra à Paris fin 2015, sans doute est-il utile de s'interroger sur les fondements philosophiques qui sous-tendent les discussions relatives aux mécanismes, notamment économiques, susceptibles d'infléchir les comportements des principaux émetteurs de gaz à effet de serre.