Le président règne de loin et supervise de haut, chargeant une poignée de fidèles d'appliquer - voire de déchiffrer - ses directives. Et depuis trente-trois ans, ça marche.

Le président nigérian a tardé à annoncer qu'il allait rendre visite à son homologue camerounais. Et cela fait des années que leurs deux pays entretiennent cette relation empreinte de distance et de méfiance .

Près de 10 000 partisans ont ovationné l'opposant camerounais à Bafoussam, le 21 novembre 2015. Faisant fi des freins administratifs qu'il rencontre, le chef de file du MRC s'affirme en présidentiable.

A 85 ans, l'archevêque honoraire de Douala reste l'une des personnalités les plus écoutées du pays. Et il ne mâche pas ses mots pour dire ce qu'il pense de la situation sociale et politique.

Candidat ou pas ? Modification de la Constitution ou non ? Présidentielle anticipée ou maintenue en 2018 ? Le chef de l'Etat prend son temps pour trancher. Et laisse les prétendants à sa succession se déchirer.

La justice locale n'est pas réputée pour sa clémence. Le Tribunal criminel spécial non plus. Mais, à Yaoundé, beaucoup sont convaincus qu'il est téléguidé par le pouvoir. Confidences d'Alice Nkom, avocate : "Les tribunaux sont aux ordres".

Le quatrième projet de sauvetage de la compagnie camerounaise, élaboré par Boeing, a été approuvé par Paul Biya. Mais les professionnels se montrent plus méfiants.

Parfois décrié, le chef de l'Etat n'en demeure pas moins au pouvoir depuis trente-quatre ans. Mais, sur l'homme, rien ne filtre ou presque. "JA" a voulu percer le secret de ce président aussi discret qu'habile. Sommaire. Yaourts, Evian et biner kola. Une "mauvaise" santé de fer. Un fils aux affaires. Maison hantée. Des oursins dans les poches. Chantal, une Première dame qui décoiffe. Entre machettes et rose-croix.

L'ex-ministre délégué à la Justice est parvenu à s'imposer comme le meilleur opposant de Paul Biya. Si la route est encore longue avant la présidentielle de 2018, il est déjà sur le pied de guerre.

Le chef de l'Etat le sait, il n'a aucun intérêt à s'aliéner toute une partie du pays. Ni à ce qu'un grand parti régionaliste voie le jour. Tout cela se paierait trop cher dans les urnes.

Insécurité aux frontières, incertitudes de l'après-Biya, matériel et moral en berne... L'armée traverse une vraie crise d'identité. Voyage à l'intérieur de la Grande Muette.

À l'Extrême-Nord et dans les régions anglophones, les tensions sont majeures. Paul Biya, qui a annoncé sa candidature à sa propre succession pour le scrutin du 7 octobre, affiche son ambition : la continuité, la paix et l'émergence.