Depuis 2005, le Burundi donnait l'impression d'être sorti de l'affrontement entre Tutsis et Hutus. Mais les tensions ont brusquement repris et les rumeurs de conflit se multiplient.

Va-t-on à nouveau connaître l'enfer comme au Rwanda : Hutus et Tutsis s'affrontent aujourd'hui au Burundi avec une incroyable brutalité. Et la communauté internationale, si elle semble plus mobilisée, est aussi dramatiquement impuissante.

Tandis qu'un calme relatif règne dans Bujumbura, la capitale, depuis le coup d'Etat des officiers tutsis, la guérilla, alimentée par des Hutus établis dans les pays frontaliers et ponctuée de massacres, fait rage dans les campagnes burundaises.

Maire d'un secteur hutu de Bujumbura, il a décidé de réhabiliter son quartier détruit par la guerre civile, et d'y faire revenir la population qui avait fui les massacres. Et cela marche. Pour l'instant.

Des générations successives de réfugiés hutus et tutsis s'entassent par millions dans les zones frontalières de l'Afrique centrale, créant une situation dramatique qu'attisent des politiciens de tous bords.

Au lieu de tirer les leçons du génocide perpétré dans le Rwanda voisin, les politiciens burundais s'emploient à exacerber les oppositions ethniques entre Hutus et Tutsis et préparent les prochains massacres.

Dans le camp burundais de Gatumba, 152 réfugiés tutsis congolais étaient assassinés le 13 août 2004. Ce massacre a attisé les tensions interethniques au Burundi, petit pays voisin du Rwanda.