Existe-t-il une alternative au capitalisme libéral ? Le modèle social européen, n'est-il pas condamné à disparaître ? Ces questions récurrentes du débat public sont souvent mal posées, parce qu'elle supposent implicitement que le capitalisme se réduit à une seule forme, alors qu'historiquement l'existence de capitalismes différents est plutôt la règle. Même après vingt ans de "mondialisation libérale", les grandes économies développées se différencient toujours par leurs institutions économiques et sociales (système financier, protection sociale, relations professionnelles, système éducatif, marché du travail). Décrypte la nature, les causes et les conséquences de cette diversité. Identifie cinq capitalismes : le modèle néolibéral, le modèle continental européen, le modèle social-démocrate, le modèle "méditerranéen" et le modèle asiatique. L'analyse s'appuie sur une "économie politique" des institutions, démontrant comment ces dernières résultent d'un processus politique dynamique au cours duquel s'élaborent des compromis entre les forces sociales et politiques. Cette approche remet en question les idées reçues sur l'avenir du modèle social européen continental. La convergence annoncée de tous les pays vers un même capitalisme néolibéral anglo-saxon n'est pas inéluctable. La greffe forcée de ce modèle inadapté aux spécificités de l'Europe continentale se heurtera à une opposition politique croissante. Une autre Europe que l'espace de libre-échange néolibéral est donc, non seulement possible, mais aussi probable.

Les auteurs débattent d'un anticapitalisme pragmatique. Ils comparent le capitalisme à un système sorcier, c'est-à-dire un système qui s'invente en permanence et offre des alternatives infernales telles que "la demande d'une augmentation de salaire favorise la délocalisation et le chômage".

Affirme que le capitalisme repose sur des bases instables qui rendent son avenir incertain et revient sur les questions irrésolues à l'heure de l'intégration mondiale et des faillites récurrentes. Rejette l'optimisme affiché par les partisans du libre-échange mondial et du pouvoir prétendument régulateur des marchés financiers et propose des remaniements d'envergure.

Retraçant l'histoire du néolibéralisme, les auteurs démontrent qu'il s'agit d'un nouvel ordre économique qui n'est pas un retour au premier libéralisme ni une restauration du capitalisme pur. Cette logique qui fait de la concurrence la norme universelle des conduites individuelles et collectives introduit des formes inédites d'assujettissement constituant un défi intellectuel sans précédent.

L'hypercapitalisme révolutionne l'ensemble du fonctionnement du capitalisme. La nouvelle société est simultanément celle du besoin (hyper-marchandise) et de la dégradation de la production (junkproduction). L'hypercapitalisme n'est donc pas simplement l'époque de la marchandisation du monde, mais de sa vénalisation, puisque le vénal s'oppose structurellement à la gratuité.

L'objectif consiste à décrire le 3e âge du capitalisme, qui rompt avec le capitalisme industriel, qui lui-même, à sa naissance (1750-1820), rompait avec le capitalisme mercantiliste et esclavagiste. La mutation du capitalisme se caractérise par l'économie de l'apprentissage et l'innovation. Cette réédition intègre les multiples débats suscités à la sortie de ce livre.

Des faiblesses du capitalisme et de la nécessité de nouvelles règles de gouvernance. Dans une période où le capitalisme n'a jamais été aussi prospère, les auteurs soulignent sa vulnérabilité. Ils décrivent un système économique sans projet ni investissement pour l'avenir.

L'essai montre comment l'imbrication de 5 caractéristiques majeures risque de faire dérégler la globalisation : l'épuisement des ressources rares et le réchauffement de la planète, l'irresponsabilité bancaire et le risque financier, les inégalités sociales attisant les tentations protectionnistes, la fragilité du système monétaire international et de l'Europe.

Face à la crise de légitimité et aux condamnations dont le capitalisme fait l'objet, cet ouvrage éclaire les événements, analyse les causes et tire les conséquences de la situation économique actuelle. Il propose également des pistes de réflexion.