En 1936 Frank Capra reçoit un Oscar pour ″L'Extravagant M. Deeds″. Le film dépeint une Amérique tiraillée entre tradition et modernité. Reprise en salles le 1er septembre 2010.

Avec leur héros épris de justice et de solidarité, les films du réalisateur américain incarnent l'archétype du "feel-good movie". Ils sont pourtant le fruit d'un double paradoxe : la plupart de ces contes de fées pour adultes ont été conçus pendant la Grande Dépression. Et, loin des idéalistes qu'il portait à l'écran, Frank Capra était un pessimiste pour qui la vie n'était pas si belle.

L'auteur de "La Vie est belle" a fait du cinéma comme d'autres du vélo : glorieux dans les côtes, énervant dans les descentes, imprévisible sur le plat. Trois de ses films non légendaires sont réunis en coffret.

En 1946, avec son titre-programme enthousiaste, "La Vie est belle" signe pourtant le début d'une fin, celle de la période la plus faste de l'oeuvre de Frank Capra : le monde qu'il a édifié dans les grandes fables populistes des années trente témoigne ici avec splendeur de son propre déclin. Quant à la seconde carrière que connut le film à la télévision, elle rappelle que "La Vie est belle" ne se contente pas de raconter l'existence simple et vertueuse d'un célèbre Américain moyen, mais, bien au-delà, célèbre les valeurs de confiance et de partage qui sont celles du cinéma lui-même.

Tourné en 1941, "L'Homme de la rue" explore les arcanes de la presse yankee et de l'Amérique contemporaine avec ses turpitudes et sa grandeur. Frank Capra, à la caméra, est alors un réalisateur libre et convoité. Frank Capra et le cinéma du populisme. Frank Capra : la démocratie en virtuose. Cinq dénouements en quête de public. Frank Capra et la recherche de la vérité, entretien avec Michel Cieutat. Gary Cooper, l'Américain. Barbara Stanwyck et Frank Capra : le pacte secret, entretien avec Antoine Sire. Le souffle et le micro, économie de la parole dans "L'Homme de la rue".

1947, alors que le monde se remet tant bien que mal de l'effort de la guerre, le cinéaste Frank Capra, fervent défenseur de l'américan dream, signe La Vie est belle. Ce conte de Noël, véritable ode à la vie portée par la candeur de James Stewart et une mise en scène stylée, reste encore aujourd'hui, le remède le plus efficace contre les idées noires.

Les valeurs filmées par ce self-made man sont-elles à ce point universelles pour que ses films ressortent, quatre-vingts ans après, avec le même succès ? S'émerveiller devant un Capra, c'est aussi parcourir une vie hors du commun...

La récente vague populiste aux Etats-Unis s'inscrit dans une tradition contestataire illustrée par les fllms de Frank Capra sur le mythe de l'homme du peuple. Cette tradition insiste sur la vertu civique et dénonce la sécession des élites.