A-t-on le droit de faire rire avec les camps de concentration ? La question a été soulevée à propos de "La Vie est belle" de Roberto Benigni, mais il se trouve qu'elle est le faux sujet d'un film qui en soulève une autre : faut-il éviter aux enfants de rencontrer le pire pour leur bien ?...

Après le dessin épais du Monstre, Roberto Benigni affine son trait avec la Vie est belle, une fable humaine et généreuse. Souvent intéressé par les personnages à multiples facettes (on se souvient de l'ingénu démoniaque du Petit Diable ou de son double rôle de gangster et de candide dans Johnny Stecchino), Benigni signe, avec ce dernier opus, une oeuvre à double visage...

Son film sur les camps de concentration, qui est le plus gros succès du cinéma italien contemporain, arrive à Cannes après une violente polémique. Enquête.

"La vie est belle", comédie chaplinesque sur la Shoah saluée par la communauté juive, rencontre un succès phénoménal.

Après son triomphe en Italie et son succès au Festival de Cannes, la comédie de Roberto Benigni sur les camps de la mort arrive en France. Polémiques assurées.

En 1946, avec son titre-programme enthousiaste, "La Vie est belle" signe pourtant le début d'une fin, celle de la période la plus faste de l'oeuvre de Frank Capra : le monde qu'il a édifié dans les grandes fables populistes des années trente témoigne ici avec splendeur de son propre déclin. Quant à la seconde carrière que connut le film à la télévision, elle rappelle que "La Vie est belle" ne se contente pas de raconter l'existence simple et vertueuse d'un célèbre Américain moyen, mais, bien au-delà, célèbre les valeurs de confiance et de partage qui sont celles du cinéma lui-même.

Une comédie sur la Shoah. Le rire en forme d'exorcisme. Le pari gonflé de Benigni a déjà rencontré un succès phénoménal en Italie. A suivre.

Peut-on rire de tout ? Roberto Benigni s'est longtemps posé la question avant de signer et d'interpréter "La Vie est belle", une comédie bouleversante sur la Shoah. L'événement de Cannes 98. Entretien.

1947, alors que le monde se remet tant bien que mal de l'effort de la guerre, le cinéaste Frank Capra, fervent défenseur de l'américan dream, signe La Vie est belle. Ce conte de Noël, véritable ode à la vie portée par la candeur de James Stewart et une mise en scène stylée, reste encore aujourd'hui, le remède le plus efficace contre les idées noires.