Un événement : tout Moriz Rosenthal réuni dans un coffret, soit six heures de musique dont l'essentiel revient à Chopin... joué par l'un des élèves favoris de Liszt.

Ne se fier ni à sa mémoire ni aux « références » fragiles, réécouter, comparer : le credo de "Diapason" est aussi le principe d'une quasi-intégrale Chopin sans équivalent, minutieusement sélectionnée par notre équipe et douze pianistes majeurs sous la direction de Gaëtan Naulleau.

Coloriste sophistiqué, virtuose cérébral, Nelson Goerner met pourtant a nu les failles, les flottements, les foudres des passions dans le labyrinthe de Chopin. Premier Diapason d'or dans les "Préludes" depuis Lugansky en 2002.

Des nouvelles représentations géométriques des structures musicales éclairent une pièce de Chopin qui n'en finit pas de séduire les mélomanes.

Parce qu'il était frêle et pâle, on a fait de lui l'archétype de l'artiste romantique pour jeunes filles chlorotiques. Rien de plus sot. L'intégrale que l'on donne à l'Orangerie de Bagatelle est l'occasion rêvée de retrouver l'oeuvre de celui qui fut, avec Liszt, le plus grand virtuose de son siècle.

Qu'il est difficile de rendre par des mots la musique! elle semble toujours nous échapper, appartenir à un monde plus subtil et dont la littérature ne peut s'approcher qu'imparfaitement. Et pourtant la difficulté semble avoir été plutôt un stimulant, à en juger par la masse des romans des articles, des essais qui ont tenté de saisir les sirènes, au risque de sombrer dans les profondeurs de la mer.

Les témoignages s'accordent : ce n'est pas seulement pour vivre que Chopin donnait des leçons de piano, mais aussi par goût de l'enseignement. D'un projet de méthode, Chopin n'a laissé que des esquisses, une douzaine de feuillets, rédigés en un français fort contestable selon Alfred Cortot (Aspects de Chopin, Albin Michel, p.53), qui s'était rendu acquéreur du manuscrit.

A Majorque, on a présenté pendant des décennies un piano quelconque comme celui sur lequel Chopin aurait composé ses Préludes. Alors que le vrai se trouvait à quelques mètres...