Mais qu'arrive-t-il au cinéma français ? Les plébiscites d'oeuvres atypiques comme ″The Artist″ et ″Polisse″, jusqu'au triomphe d'″Intouchables″, sont les conséquences d'un changement de mentalité. Auteurs plus audacieux et plus exigeants, producteurs plus investis : décryptage d'une success story.

En 2010, la fréquentation des salles a été exceptionnelle. Mais pour qui ?

Dans les années 1950, un mouvement de soutien aux formes cinématographiques les plus marginales s'organise et donne naissance à l'expression « cinéma d'Art et Essai », qui fera très vite et indistinctement référence à un certain type de salles et à un certain type de films. Le mouvement est rapidement aidé par les pouvoirs publics. Pour autant, quel crédit peut-on accorder à ce soutien effectivement adossé à certains critères (il porte sur des films de niche, dotés d'un projet artistique ou issus de pays faibles producteurs de cinéma), mais aussi largement arbitraire ?

Les spectateurs se pressent dans les multiplexes. Et acceptent de payer plus cher pour des films en 3D ou des écrans géants.

Le 10 novembre 2010 sortaient trois films soutenus dans le précédent numéro des ″Cahiers″ : ″Belle épine″, ″Commissariat″ et ″Rubber″. Pour quels résultats en salles ?

Comment les films de notre top 10 ont pu marché en salles ?

Résultats inégaux en salles pour les films de notre Top Ten annuel.

Depuis 1995, la fréquentation des salles de cinéma est en hausse continue en France : 8,1% de plus en 2000, 11,4% en 2001, avec 184,4 millions d'entrées, plus que le niveau atteint il y a vingt ans.

2013 a vu le succès de films atypiques et personnels comme « 9 Mois ferme » ou « Les Garçons et Guillaume, à table ! ». Et l'échec de comédies trop formatées. 2014 pourrait encore réserver des surprises et permettre à un secteur en quête d'un nouveau souffle d'opérer - enfin ! - sa mue.

Leur film est sorti en 2013 et a attiré moins de 10 000 spectateurs. Parfois moins de 1000. Parmi eux, aucun chef-d'oeuvre, mais pas forcément que des navets. Qui sont ces forçats du cinéma qui tournent coûte que coûte ? Des passionnés ou des inconscients ?