Echange avec trois jésuites colombiens. Entre guérillas, paramilitaires, gouvernement, marché de la drogue et interventions ambivalentes de l'étranger, la situation est confuse et les chances de paix, fragiles. Elles existent pourtant.

Le 28 mai 2006, Alvaro Uribe était réélu triomphalement à la présidence. Pour ce second mandat, il ne pourra se contenter de jouer la carte militaire contre les guérillas, estime la "Semana". Il devra aussi négocier.

En 2006, les Colombiens ont pris conscience de la mainmise des paramilitaires sur la classe politique. La justice s'est en effet enfin emparée du dossier. Mais 2007 sera-t-elle vraiment l'année de la vérité ?

Malgré les affaires, Alvaro Uribe continue de jouir d'une grande popularité. Reste à savoir s'il parviendra à garder le pouvoir lorsque W.Bush ne sera plus à la Maison-Blanche.

En libérant trois otages, la guérilla pensait infliger un camouflet au président Uribe. Mais rien ne s'est passé comme prévu. Le gouvernement a repris la main et les FARC se révèlent affaiblies, divisées et désorganisées.

Après deux mois de campagne à surprises, les électeurs colombiens sont invités à choisir leur nouveau président le 30 mai 2010. Juan Manuel Santos, le dauphin d'Alvaro Uribe, pensait être élu presque naturellement. Mais rien n'est moins sûr. La candidature de l'ancien maire de Bogota, Antanas Mockus, un mathématicien et philosophe excentrique qui se présente pour le Parti vert, a généré un enthousiasme sans pareil. Alors qu'il talonne son rival au premier tour, les sondages le donnent vainqueur au second.

La libération sans contrepartie des dix derniers otages militaires des Farc est un geste de bonne volonté de la guérilla. Mais il reste encore à faire avant la fin de ce conflit qui dure depuis près de cinquante ans.