L'annonce du doublement du congé paternité masque le manque de stratégie et d'efficacité qui affecte depuis plusieurs années la politique d'accueil des enfants de moins de 3 ans.

Pierre angulaire d'une politique d'égalité entre les hommes et les femmes, le congé paternité montre aujourd'hui ses limites. Présence d'un second article intitulé "Les congés paternité dans le monde".

Faut-il rendre obligatoire le congé paternité ? Augmenter sa durée ? Le gouvernement vient d'ouvrir la réflexion. Si les pères s'occupaient autant des bébés que les mères, bien des comportements seraient modifiés, et les femmes pourraient enfin prétendre à une réelle égalité professionnelle. Enquête. Sommaire. Un congé pour l'égalité. Quand l'entreprise libère les papas. Une réforme sur la table... de travail.

La loi du 19 juillet 2023 accorde un allongement de la durée des congés familiaux pris dans le but d'accompagner les enfants atteints de pathologies. L'accès au télétravail est facilité par cette loi pour les seuls salariés du secteur privé en leur qualité de parents aidants, sans extension aux fonctionnaires. Le législateur permet, avec ce texte, l'octroi de l'aide journalière de présence parentale aux agents concernés, sans réduire le nombre des jours de congés annuels.

A l'occasion de l'arrivée d'un enfant, les agents publics peuvent prétendre à différents congés: de maternité, de paternité, de naissance ou d'adoption. Depuis le 1er juillet 2021, la durée des congés de paternité et d'accueil d'un enfant est portée à vingt-cinq jours calendaires au lieu de onze précédemment. Les stagiaires comme les agents publics contractuels ont droit aux mêmes congés que les fonctionnaires titulaires.

En juillet, Aurore Sergé, fraîchement nommée ministre des Solidarités et des Familles, a lancé l'idée d'un congé parental « plus court, mais mieux indemnisé pour laisser un vrai choix aux familles ». Ce qui a d'abord suscité l'hostilité des oppositions. Sur X(ex-Twitter), la députée EE-LV Sandrine Rousseau a dénoncé un « massacre du système social ». Dans une tribune publiée dans « Le Monde », trois député·es du PS ont estimé que « le sens de l'histoire est à l'allongement du temps passé auprès des enfants plutôt qu'à sa réduction ».

Trois jours : telle était la durée de l'ancêtre du congé paternité à sa création, en 1946. Un congé offert, à l'époque, aux « chefs de famille », à l'occasion de « chaque naissance au foyer ». Il faudra attendre 2001 et une loi portée par Ségolène Royal pour voir apparaître l'appellation que nous connaissons aujourd'hui, assortie d'un allongement à quatorze jours. Vingt ans plus tard, à l'été 2021, le gouvernement Castex double la durée totale du congé à vingt-huit jours. Sommaire. ''C'est plus de liberté pour les mères, mais aussi pour les hommes''.