Paradoxe : les nationalistes de Talamoni ont mieux compris la mise au point du Premier ministre que ses propres troupes. Rude rentrée : Chevènement menace de sortir et l'opinion assiste, ébahie, à la poursuite des attentats sur l'île.

Qui sont-ils, pourquoi le processus de Matignon les a-t-il rendus fous ? Bénéficient-ils de "fuites" des RG ? Quel est leur poids réel dans l'imbroglio corse ?

En refusant l'inscription du projet de loi sur la Corse au conseil des ministres, le président semblait décidé à l'affrontement. Son refus a duré... une semaine.

Un préfet limogé, des officiers de gendarmerie en prison, une unité spéciale dissoute, le Premier ministre obligé de clamer son innocence : la "bavure" de Cala d'Orzu risque de ruiner les efforts de rétablissement de l'autorité de l'Etat en Corse.

Jacques Chirac n'avait pas de mots assez durs pour le processus de Matignon. Son ministre de l'Intérieur en a gardé l'esprit sinon les modalités.

L'ex"gouverneur" de l'Ile a donc été condamné pour l'affaire des paillotes. Mais depuis qu'il n'est plus aux commandes, rien ne s'est arrangé en Corse. Bien au contraire.

Ecarté en raison de ses déboires judiciaires des négociations de Matignon, celui qu'on appelle "l'Iguane" s'agite en coulisse pour continuer à exister sur la scène corse.

Déminer le dossier en le banalisant, le banaliser en le technicisant : il a suffi au nouveau ministre de l'Intérieur d'un voyage sur l'île pour s'affirmer comme l'homme de Matignon.