Alors que la force européenne devait se déployer ces jours-ci au Tchad et en Centrafrique pour protéger les réfugiés du Darfour, l'attaque des rebelles sur N'Djamena place les Français devant un choix difficile : soutenir militairement ou non Idriss Déby.

Une tentative de coup d'Etat a échoué de justesse, le 14 mars 2006. De plus en plus isolé, le pouvoir ne se maintient qu'à force d'expédients.

Culture fratricide ? S'agissant du Tchad, on le croirait volontiers. Pas pour son désert, dont le feu rend la vie des nomades particulièrement rude. Ni pour ses fleuves capricieux, le Chari et le Logone, où naviguer est une gageure. Il s'agit de cette violence de l'Etat et des factions qui a été pendant longtemps sa marque de fabrique. Le pouvoir s'y conquiert au fusil, et la démocratie peine à s'y installer. De turbulence en turbulence, le Tchad est encore, cinquante ans après, un pays fragile. Sous la menace permanente de nouveaux règlements de comptes.

Douze jours après le putsch qui a failli l'emporter, le président tchadien Idriss Déby Itno a décrété l'état d'urgence dans tout le pays, le 15 février 2008. La France, qui lui a encore sauvé la mise, essuie les critiques des organisations humanitaires inquiètes du sort des opposants.

Pourquoi les rebelles tchadiens sont-ils passés à l'offensive ? Comment expliquer la retenue des troupes françaises stationnées à N'Djamena ? Le régime d'Idriss Déby doit-il être défendu ?

Le président Idriss Déby reste au pouvoir. 1 millier de personnes auraient été tuées.