Alors que la force européenne devait se déployer ces jours-ci au Tchad et en Centrafrique pour protéger les réfugiés du Darfour, l'attaque des rebelles sur N'Djamena place les Français devant un choix difficile : soutenir militairement ou non Idriss Déby.

Une tentative de coup d'Etat a échoué de justesse, le 14 mars 2006. De plus en plus isolé, le pouvoir ne se maintient qu'à force d'expédients.

L'opposition non armée appelle au boycottage de la présidentielle du 3 mai prochain. Les rebelles font tonner le canon dans l'est du pays.

Isolé, contesté de toutes parts, et menacé jusque dans sa capitale, N'Djamena, par l'offensive d'une rébellion soutenue depuis le Soudan voisin, Idriss Déby Itno est parvenu "in extremis" à sauver son pouvoir.

Le chef de l'Etat, qui a gagné la bataille de la capitale, cherche un succès à la présidentielle du 3 mai 2006, boycottée par l'opposition. Et reste sourd à toute suggestion de report du scrutin alors que les rebelles semblent déterminés à prendre leur revanche.

La probable réélection du chef de l'Etat à la présidentielle du 3 mai 2006, boycottée par l'opposition, ne garantit pas la stabilité du pays. Bien au contraire.

Le ralliement au chef de l'Etat de l'une des figures de la rébellion grâce à la médiation libyenne peut-il en entraîner d'autres ?

Le chef de l'Etat déclare son pays en état de guerre avec le Soudan, brandit la menace islamiste. Et bat le rappel de ses amis face aux attaques de la rébellion.

L'improvisation et le culot de Nicolas Sarkozy dans l'affaire de l'Arche de Zoé ont eu le don d'agacer le président tchadien, qui en a aussitôt profité pour se refaire une virginité anticolonialiste.