2,8 milliards de francs ! C'est l'amende que l'Etat va devoir payer pour solder l'achat frauduleux par le Crédit lyonnais d'une compagnie d'assurances américaine il y a dix ans. Le milliardaire François Pinault, le principal bénéficiaire privé de l'affaire, s'en sort sans dommage... Pour l'instant.

La banque au lion a permis à Kalisto, l'étoile déchue des jeux vidéos, de gonfler artificiellement son chiffre d'affaires. La justice est saisie de ce qui apparaît comme un mini-Enron à la française.

Chicaneries franco-françaises, dilettantisme, erreurs stratégiques : la justice américaine a su profiter de la mésentente entre l'Etat, le Crédit Lyonnais et François Pinault.

Comment sortir de ce piège où l'achat d'une compagnie d'assurances californienne par une banque française conduisait le Crédit lyonnais et le groupe Pinault à payer une amende colossale ? La transaction adoptée est un moindre mal.

En mal d'identité, hésitant entre haut et bas de gamme, ployant sous les charges, l'ex-lyonnais n'en finit pas d'être restructuré par le Crédit agricole.

Jean Peyrelevade espère pouvoir négocier l'indépendance de sa banque pour les cinq ans à venir. Mais d'autres comptent en semaines...

Certains biens de Bernard Tapie ont été saisis dans l'attente d'un jugement sur l'arbitrage qui lui a rapporté 403 millions d'euros. Mais le couple a prudemment mis à l'abri de la justice un joli patrimoine immobilier au nom de Dominique, l'épouse. Revue de détail.

Cadeau inespéré pour Tapie : un tribunal privé adoubé par Christine Lagarde, la titulaire de Bercy, a décidé de lui accorder 400 millions d'euros au titre de l'affaire Adidas. Bien plus que le chiffre officiel de 285 millions !

Après la mise en examen de Jean-Yves Haberer, c'est le top de l'élite à la française qui se sent menacé et ouvre le parapluie.

Au moment où l'arbitrage qui a permis à Bernard Tapie de récupérer 403 millions d'euros est de nouveau au centre d'une formidable bataille judiciaire, c'est le rôle de Nicolas Sarkozy et des siens qui suscite la curiosité des juges.

Après les comparses, les juges ont entendu cette semaine celui par qui le scandale est arrivé : Bernard Tapie. Tous les fils de cette affaire d'Etat semblent désormais remonter vers celui qu'ils ne peuvent pas convoquer : Nicolas Sarkozy.

L'actuel gouverneur de la Banque de France avait-il donné son aval à d'éventuels faux bilans du Crédit Lyonnais ?