Deux perfectionnistes, taiseux et solitaires... Alain Delon et Jean-Pierre Melville étaient faits pour se rencontrer. En 1967, le réalisateur offre à l'acteur le rôle-titre du "Samouraï", premier des trois chefs-d'oeuvre qu'ils tourneront ensemble. Sur le plateau, Melville mène la vie dure à toute l'équipe, mais le comédien se plie avec délice à cette exigence folle. Il en résulte un film hors norme qui, cent ans après la naissance du maître, inspire encore des cinéastes du monde entier. Et a fixé à jamais le mythe Delon...

Alors que ressort en salle "Le Professeur" de Valerio Zurlini, nous avons rencontré Alain Delon, pour la première fois, pour évoquer ses succès et ses morts cinématographiques, sa relation avec Melville, Losey, Visconti et Godard et sa légendaire beauté.

La disparition de l’acteur, le 18 août 2024, a fait réagir dans le monde entier. Le grand critique britannique Peter Bradshaw se remémore l’ambivalence de sa présence à l’écran, loin des canons hollywoodiens de l’époque.

Lorsque vous lirez ces lignes, tout aura été dit, écrit, vanté ou décrié : son charisme, sa beauté, ses rôles immenses (chez Melville, Verneuil, Visconti, Antonioni, Losey et tant d'autres), mais aussi sa vanité, sa fatuité parfois, son caractère de dogue allemand un jour de pluie. Pour tenter d'aller plus loin, "Marianne" a décidé de passer Delon au carbone 14. Résultat scientifiquement prouvé : il nous reste (au moins) quatre raisons de l'aimer pour toujours.

Enfant blessé, adolescent turbulent, soldat en Indochine à 17 ans, ce solitaire au regard d'acier n'était pas préparé à faire du cinéma. Acteur « par accident », il est devenu un monstre sacré. Sommaire. L'insolent magnifique. Sa plus belle histoire d'amour. "Gabin, c'était mon dieu". Ces bonnes fées qui ont lancé sa carrière. Et Visconti fit d'Alain un prince... Son meilleur rôle ? Lui-même. Les rôles de sa vie. Un homme pressé. Belmondo, son meilleur rival. Lettre à ses détracteurs français. Une affaire de style. Le crépuscule d'un fauve.