Une demi-heure de retard, et largement excusée. Parce que, tout de même et mine de rien, Catherine Deneuve c'est... Catherine Deneuve. Star et grande dame. Qu'on évitera de présenter ici. Impressionnante, il faut bien l'avouer, bien qu'elle ne fasse rien pour l'être.

François Truffaut écrivait d'elle qu'elle n'était pas une fleur mais un vase. François Ozon en fait désormais sa ″Potiche″. De ses souvenirs, ses réflexions sur le cinéma et le monde d'aujourd'hui, Catherine Deneuve nous offre un bouquet.

Elle a le sens de la réplique. Mais manie aussi l'art de l'esquive. Catherine Deneuve n'aime pas les interviews. Pas envie de se livrer. Pas de cette façon-là. Elle se dévoile assez lorsqu'elle joue, dit-elle. Alors, quand l'actrice se plie enfin à l'exercice, c'est elle qui en fixe les règles. De silences en confidences, elle parle de sa carrière, du temps qui passe, de la chance d'avoir toujours sa mère, et même de ce dieu en lequel elle ne croit pas.

Il y a d'un côté Deneuve, inébranlable pilier du cinéma français. De l'autre, Catherine, terrienne, directe, fumeuse de cigarettes "de fille" extrafines.

Manifestement, Catherine Deneuve et Sean Penn étaient ravis de se parler à nouveau. Le festival de Cannes les avait déjà réunis puisque c'est des mains de Catherine que Sean avait reçu son prix d'interprétation en 1997.

Plus de quarante ans après le tournage de Répulsion, Catherine Deneuve et Roman Polanski reviennent sur leur rencontre et nous racontent leur mai-68

Dans ″Elle s'en va″, d'Emmanuelle Bercot, Catherine Deneuve incarne une sexagénaire qui plaque tout sur un coup de tête, file en voiture à la rencontre de l'inconnu et se lâche. Une bonne occasion pour nous d'engager une conversation à bâtons rompus où l'on parle de Cavalier, de Stallone, de films de vampires et de longueur de cheveux...

"Positif" aime Catherine Deneuve depuis longtemps. Au fil de son incroyable carrière, elle a fait la couverture de la revue avec "Liza" de Marco Ferreri (n°139, juin 1972), "Généalogies d'un crime" de Raoul Ruiz ( n°434, avril1997), "8 Femmes" de François Ozon ( n°492, février 2002) ou "Répulsion" de Roman Polanski (n°581-582, juillet-août 2009). Mais jamais encore la comédienne ne nous avait accordé d'entretien. Le manque est réparé avec "Dans la cour", son premier film pour Pierre Salvadori, comédie dépressive qui glisse avec grâce de l'humour à la gravité.