Les économistes Esther Duflo et Abhijit V. Banerjee esquissent une brillante théorie générale de lutte contre la pauvreté, privilégiant l'expérimentation locale.

Agir contre la pauvreté, c'est bien. Evaluer l'efficacité des actions, c'est mieux. Telle pourrait être la devise d'Esther Duflo, professeur au MIT et au Collège de France

Le prix Nobel d'économie a été décerné pour la première fois en 1969, il y a cinquante ans. Depuis sa création, il y a eu 84 lauréats, dont deux femmes. Esther Duflo, récompensée cette année, est non seulement la deuxième femme à avoir reçu ce prix prestigieux, mais aussi la plus jeune. Et là n'est pas la seule nouveauté : pour la première fois, l'approche expérimentale en économie a pris le pas sur la théorie.

Pour évaluer les politiques de développement, l'économiste Esther Duflo préfère les jurisprudences instructives aux lois générales.

Esther Duflo est devenue une star de la lutte contre la pauvreté en rompant avec les théories classiques du développement. Alors que les économistes, traditionnellement, considèrent la question d'en haut, en privilégiant soit le prisme de la macro-économie orthodoxe, soit des analyses plus structurelles mais à portée générale, la chercheuse du MIT a choisi d'étudier ce qui marche et ce qui ne marche pas, au plus près du terrain.

La dernière recrue du Collège de France pense qu'un économiste doit être plus proche d'un plombier que d'un physicien pour lutter contre la pauvreté

A seulement 40 ans, cette Française spécialiste de la pauvreté est pressentie pour conseiller Barack Obama. Une médaille de plus au tableau de l'économiste prodige qui a déjà révolutionné la discipline.