Pour en finir avec les cooptations et autres passe-droits, la création d'une filière de formation et de recrutement des fonctionnaires était devenue, au début du XXe siècle, une nécessité. Mais il faudra attendre 1945, pour voir, après moult projets, naître l'Ecole nationale d'administration.

Copinage et pantouflage sont devenus, au fil des années, les deux plaies de "l'énarchie".

Envisagée depuis longtemps, la réforme du recrutement et de la formation des hauts fonctionnaires avait échoué. Le Front populaire n'était pas parvenu à créer une Ecole nationale d'administration. Elle naît en 1945 dans le cadre d'une reconstruction d'ensemble de la haute fonction publique, l'une des grandes réformes de la Libération.

Ils ont 25 ou 30 ans et veulent changer le monde. Aujourd'hui étudiants très convoités par les établissements d'élite américains, européens et asiatiques, ils apprennent à devenir les décideurs qui devront définir, mettre en oeuvre et évaluer des politiques publiques dans un monde de plus en plus globalisé.

Ils sont de gauche ou de droite. Enfants du peuple ou fils d'archevêque. Grands commis de l'Etat ou adeptes du pantouflage. Leur dénominateur commun ?« François », leur condisciple de l'ENA. Pour lui, ils ont fait une campagne aussi discrète qu'efficace. Et continuent de mobiliser leur influence et leurs réseaux. Sophie des Déserts et Marie-France Etchegoin révèlent les secrets des conjurés du 6 mai, réunis sous le sceau de l'amitié et de l'ambition.