Jusqu’en 1996, le pays a arraché à leurs familles des enfants amérindiens pour les conduire dans des institutions religieuses. Beaucoup y ont subi des violences, y compris sexuelles, 6 000 en sont morts.

La visite du chef de l’Église catholique est une étape fondamentale dans la reconnaissance des sévices subis un siècle et demi durant dans des pensionnats religieux par des enfants issus des Premières Nations. Mais le Vatican doit aller plus loin, juge cet éditorialiste canadien.

Durant cent cinquante ans, l'Eglise catholique a participé au génocide de la culture amérindienne. Le pape François s'apprête à demander pardon.

Historiquement implanté dans le centre-ville, l'enseignement catholique se déploie dans la métropole de la capitale des Gaules.

Alors que la guerre entre le public et le privé est relancée, "le Nouvel Obs" a réuni le secrétaire général de l'enseignement catholique, Philippe Delorme, et Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l'Education nationale, pour débattre.

Pendant des siècles, des enfants amérindiens ont été arrachés à leurs familles et placés dans des missions et des pensionnats. Pour les anciens élèves, la prise de conscience ne fait que commencer.

Le voyage du pape au Canada se voulait un « pèlerinage pénitentiel », afin de présenter les excuses au nom de l’Église pour les mauvais traitements qu’avaient subis les enfants des Premières Nations dans les pensionnats autochtones. De fait, l’Église canadienne s’est rendue complice de la politique assimilatrice du gouvernement canadien. L’effort de vérité doit être poursuivi car l’impérialisme culturel n’appartient pas qu’au passé. Ce voyage appelle donc des suites.

La visite du pape François au Canada en juillet 2022 a remis sur le devant de la scène le scandale des « pensionnats autochtones », institutions en majorité gérées par l'Église catholique qui ont assimilé de force des générations d'enfants amérindiens. Cet événement questionne le rapport de la société canadienne à son histoire et à ses tout premiers habitants, toujours marginalisés.

Quatre-vingt-dix anciens élèves de cet internat catholique portent plainte pour violences et abus sexuels. Enquête.

Délaissant les écoles publiques et leurs classes bondées, de plus en plus de parents inscrivent leurs enfants dans de mini-écoles privées, souvent confessionnelles. Un secteur en plein développement, largement soutenu par les élus républicains, et très peu contrôlé.

Un « génocide culturel ». C'est ainsi qu'au Canada une commission nationale a qualifié l'enrôlement de force de plus de 150 000 enfants autochtones dans des pensionnats gérés par des missionnaires catholiques sur ordre de l'État, au XXe siècle. Moins connue en France, cette pratique d'assimilation perdure dans le département français de Guyane. Mais le tabou règne. « Comprendre cette histoire auprès de ses témoins, c'est se confronter à une parole en archipel dans un océan de silence », résume notre journaliste, l'une des rares qui s'y essaient.