"Livres Hebdo" a remis en décembre 2020 ses deuxièmes Trophées de l'édition, qui récompensent les éditeurs français ayant fait preuve de créativité, d'audace ou de réussite au cours de l'année écoulée. Le mensuel a notamment mis l'accent, pour cette édition, sur les acteurs ayant su s'adapter à la crise de Covid-19, mais aussi aux maisons d'édition qui s'activent sur les plans sociaux ou environnementaux. Palmarès complet des Trophées : auteure de l'année, Vanessa Springora pour "Le consentement" ; éditrice de l'année, Audrey Petit chez Le Livre de poche ; petite maison de l'année, Enrick B.

La maison d'édition française Michel Lafon a bien résisté à la crise de Covid-19 en 2020. Les mois de mai et juin ont permis de rattraper les pertes liées au premier confinement. Le mois de décembre a ensuite été excellent, compensant un novembre plus moribond. Michel Lafon, qui a fondé l'entreprise en 1980, la gère désormais aux côtés de sa fille Elsa, en continuant de défendre sa vision de l'édition, basée sur ses fameux "coups éditoriaux".

Les deux confinements de 2020 ont impacté les ventes du rayon parenting en France, qui recule de 13,4 % à 20,7 millions d'euros, pour 1,6 million d'exemplaires vendus. Cependant, le secteur reste malgré tout dynamique, de nombreux parents cherchant à s'informer davantage sur l'éducation ou l'apprentissage depuis la fermeture temporaire des écoles au printemps. Cette nouvelle clientèle a permis à des ouvrages inédits de se démarquer, là où les classiques, portant sur l'éducation positive ou la méthode Montessori, ont quelque peu stagné.

Installées à Tahiti depuis 1990, les Editions Au vent des îles se sont imposées comme le principal vecteur de transmission de la littérature du pacifique en France. Un catalogue à découvrir.

Chaque année, la liste des best-sellers de l'édition présente des titres attendus, mais aussi des surprises que personne ne soupçonnait. En 2021, le succès d'un livre reste encore compliqué à prédire. Pourtant, de plus en plus d'acteurs se penchent sur cette question pour mieux anticiper les futures meilleures ventes et se positionner sur cet élément clé du marché : en 2020, les 1,5 % des livres les plus vendus concentraient plus de 50 % du CA total du secteur.

Le marché français du jeu de société, représentant 328 millions d'euros en 2019 et en croissance de 11 % en 2020, fait de l'oeil aux éditeurs. Entre livre et jeu, des passerelles peuvent facilement être construites et le monde de l'édition compte bien en profiter pour surfer sur ce marché en plein essor. Le géant Hachette a déjà fortement accéléré sur le segment en créant mi-2019 sa propre entreprise de création de jeux, Studio H, sa marque Funnyfox, et en rachetant deux distributeurs spécialisés, Blackrock Games et Gigamic.

La "Bibliothèque de la Pléiade", créée en 1931 et proposant des œuvres complètes dans des ouvrages de haute qualité, représente chaque année 10 % du CA de sa maison Gallimard, soit 230 000 à 240 000 unités vendus par an, alors que seuls 650 ouvrages circulent. Vendu 60 euros en moyenne, un livre de La Pléiade ne coûte que 15 euros à la fabrication, ce qui assure à Gallimard une marge intéressante, même s'il faut aussi prendre en compte les coûts de l'équipe de neuf personnes dédiée à la collection.

Malgré des ventes en baisse de 10,4 % à 30,1 millions d'euros, pour 1,8 million d'exemplaires, en raison de la crise de Covid-19, les éditeurs du rayon nature et jardinage s'avancent confiants pour l'avenir. La crise a en effet mis un peu plus en lumière les problématiques écologiques et un nouveau public s'intéresse à ce secteur. Les livres de jardinage ne reculent ainsi que de 3,7 %, un petit exploit en pleine crise sanitaire. Les nouveautés mais aussi les ouvrages plus anciens ont conquis la clientèle.

Les 50 meilleures ventes de l'édition française en 2020 auront représenté une hausse de CA de 13,5 % en 2020, alors que leurs volumes baissaient pourtant de 12,1 %. Un paradoxe qui s'explique par le succès des grands formats, plus chers, là où les versions poches occupaient la majorité du classement les années précédentes. Les succès de l'année ont été portés par des auteurs déjà renommés : "L'Enigme de la chambre 622", de Joël Dicker, se hisse en tête avec 493 300 exemplaires vendus, devant "La vie secrète des écrivains" de Guillaume Musso et ses 483 079 exemplaires en poche.

Dans un contexte économique difficile dû à la fermeture des lieux culturels, les Editions Théâtrales abordent leurs 40 ans d'existence avec pugnacité.