Marie Etienne est une chercheuse en littérature. Le dire n'est en rien amoindrir la valeur de ses textes, bien au contraire, tant l'exigence de l'artiste à parfaire son écriture, ses explorations, ses avancées la conduisent vers de très hautes sphères.

Marie Etienne fait paraître coup sur coup "Dormans", un ouvrage de poésie, et "L'enfant et le soldat", un roman aux accents autobiographiques, dans la lignée de "Senso, la guerre" paru en 2002 chez Balland. La concomitance des dates conduit à chercher l'un dans l'autre et, surprise, on l'y trouve.

Il fut un temps où je croyais que pour légitimement devenir un ″écrivain français″, il fallait à tout le moins avoir fait voguer, enfant, un voilier sur le bassin du jardin du Luxembourg. Une condition qui d'emblée aurait exclu Marie tienne, d'abord parce qu'on n'attendait pas des petites filles qu'elles poussent des bateaux sur l'eau, ensuite parce qu'elle a passé l'essentiel de son enfance au Vietnam, en Afrique, en Allemagne, et même un peu en France, mais loin du bassin du Luxembourg.

Dans le Paris du XXe arrondissement, entre réel et imaginaire, rêves et souvenirs, le livre de Marie Etienne est à la fois chronique attentive de la vie ordinaire et série de réflexions mélancoliques sur la vie comme elle est.