Il n'y a qu'Almodovar qui l'intéresse. Il la sublime encore dans Etreintes brisées.

Mélodrame froid, réflexion désabusée sur la création, méditation élégiaque sur la perte de l'être aimé. Un film complexe et sombre

Pedro Almodovar est fidèle à ses collaborateurs : son frère Agustin et Esther Garcia le produisent depuis Matador ; Alberto Iglesias est devenu son compositeur attitré depuis La Fleur de mon secret ; et José Salcedo monte ses films depuis ses débuts

Après Volver (2006) où il revenait sur son enfance à travers une région (la Mancha) et de superbes portraits de femmes, Pedro Almodovar demeure dans le registre de l'intime, mais différemment. Mélange de film noir et de mélodrame flamboyant situé dans les milieux du cinéma, Etreintes brisées rappelle La Mauvaise Education (2004) jusque dans ses allers-retours temporels.

Etreintes brisées, déclaration d'amour au septième art, fascinant jeu de miroirs illuminé par Penélope Cruz, pourrait bien valoir à son réalisateur sa première palme d'or. Enfin !

Etreintes brisées est un thriller aux airs de grands classiques du cinéma, d'une richesse telle qu'il aurait fallu des heures pour en aborder toutes les facettes. Il fallait faire un choix. Le nôtre s'est porté sur la réunion de la muse et du Pygmalion. L'occasion de revenir sur leur histoire, le rapport d'Almodovar à ses femmes, et surtout à LA femme Almodovar, Penélope Cruz