En créant un appel d'air vers un nouvel élargissement de l'Union européenne, la guerre d'Ukraine est venue perturber un processus mis en place voilà plus de vingt ans, au terme des conflits ayant marqué l'éclatement de la Yougoslavie. Mais, en relançant une dynamique qui s'essoufflait pour les six États des Balkans occidentaux, elle invite aussi à rendre plus palpables les bénéfices qu'ils peuvent tirer d'un rapprochement puis d'une adhésion à l'Union et à ne négliger aucun incitatif.

Le face à face entre Albanais et Serbes annonce-t-il une nouvelle guerre ? Le reportage se conclut par l'analyse du politologue Bruno Tertrais intitulée "Eruption balkanique et guerre en Ukraine, même combat".

Ceux qui ont l’âge d’avoir suivi le siège de Sarajevo en direct entre 1992 et 1996 ont souvent confondu qui était qui, qui luttait pour quoi, quelle ville se trouvait où et laquelle de Vukovar, Mostar ou Mitrovica était en Croatie, en Bosnie ou au Kosovo. Peu ont compris pourquoi les Kosovars albanais ne revendiquaient pas une « grande Albanie » mais leur indépendance, ni comment la Bosnie-Herzégovine pouvait être un Etat fédéral, lui-même constitué de la fédération de Bosnie-Herzégovine et de la République serbe.

Les tensions entre les populations serbe et albanaise du nord du Kosovo s’inscrivent dans un contexte où les rancœurs des années de guerre sont avivées par le procès des dirigeants de l’Armée de libération du Kosovo.