Dès les années cinquante, "Positif" a accordé une grande attention à l'oeuvre de Federico Fellini.

Traduction de l'intervention d'Andreï Kontchalovski au colloque de l'Institut Federico Fellini à Rimini.

Le 4 mars 1960 "Le Bel Antonio" sort sur les écrans italiens ; depuis le 5 février "La dolce vita" de Federico Fellini obtient un succès monstre. Marcello Mastroianni, devenu l'idole des foules grâce à son personnage de chroniqueur amoral, de "Latin Lover" aux exploits érotiques faciles, revient, un mois après, dans un rôle à rebours. Il garde le regard un peu absent et incertain que Fellini lui avait peint et doit représenter cette fois, sans trop décourager les spectateurs, l'impuissance sexuelle du bel Antonio Magnano envers sa très belle épouse Barbara Puglisi (Claudia Cardinale).

Six mois après notre dossier sur "Les figures du pouvoir" (n80 octobre 2017), "Positif" est de nouveau partenaire du musée du Louvre, pour accompagner un cycle de films consacré à l'"Autoportrait d'un voyageur" du 10 mars au 29 avril 2018.

A la densité mythique et historique de la ville de Rome, Federico Fellini, avec "La Dolce Vita", a ajouté de nouveaux contours, contribuant lui aussi à construire une mythologie de la Ville éternelle.

Pendant vingt ans, le cinéaste et l'écrivain se sont écrit des lettres débordantes d'admiration et de complicité...

Trois ans déjà que le maestro n'a pas tourné faute de commande ! En attendant la reprise, il tient son "cahier des rêves" et apprécie l'oscar que Hollywood va lui décerner pour l'ensemble de son oeuvre.

Nous aurons été de son siècle, que est aussi celui de Picasso et de Proust. C'est dire que Rome, qu'il ne quitta jamais qu'à contrecoeur et où il vient de mourir à 73 ans, n'est pas la seule à être en deuil...