Anastassia Tsvétaeva (1894-1993), sœur cadette de Marina Tsvétaeva, figure exemplaire de l'intelligentsia russe, proche de Max Volochine et de Boris Pasternak, est l'auteur de poèmes, de romans et de récits autobiographiques comme Ma Sibérie, qui relate ses années de camp. Les Souvenirs, qui ont été un best-seller de la période soviétique, viennent d'être réédités en Russie.

Marina Ivanovna Tsvetaïeva (1892-1941) publia ses premiers poèmes avant Pasternak et Maïakovski. Marqué par la tradition du romantisme allemand, par les chants populaires russes et par la sensibilité de Pouchkine, elle composa des recueils de nouvelles. Dès 1922, hostile à la Révolution russe elle quitte l'URSS et exalte la "Vendée russe". Mariée à un officier "blanc", émigrée à Prague puis à Paris, elle poursuit sous diverses formes une oeuvre qui trouve son unité dans le refus de la médiocrité bourgeoise et dans une quête sans pareille de l'absolu. Dévorée de nostalgie, et lassée par les intrigues du monde de l'émigration, elle décide en 1939 de rentrer en URSS, pour s'y suicider lors de l'invasion allemande.

Pendant quelques mois, trois des plus grands poètes de leur temps échangent un courrier d'une passion extrême. Pasternak est cloué à Moscou par la révolution (il est le docteur Jivago), Tsvétaïeva en France par l'émigration et Rilke en Suisse où il meurt lentement. Seuls Pasternak et Tsvétaïeva se connaissent bien. Rilke n'a jamais rencontré Tsvétaïeva et connaît à peine Pasternak : le lien réel de leur triangle est l'admiration réciproque. L'isolement, l'absence de tout contact et de toute connaissance concrète favorisent l'exaltation, l'idéalisation, le sublime... mais aussi les drames de susceptibilité, jalousie, les remords et les ruptures. La passion amoureuse est indéniablement mêlée à la fougue poétique.

Svetlana Alexievitch nous fait entrevoir un monde bouleversant : celui des survivants, à qui elle cède la parole. Des témoignages qui nous font découvrir un univers terrifiant. L'événement prend alors une tout autre dimension. Pour la première fois, écoutons les voix suppliciées de Tchernobyl.

Ce recueil comporte 22 poèmes, un échange de lettres avec Pasternak, des poèmes en français ainsi que des traductions de poèmes de Pouchkine, Lermontov et Maïakovski par l'auteur. Depuis sa disparition en 1941, il aura fallu attendre 20 ans pour qu'un recueil de ses poèmes paraisse en URSS.

Svetlana Alexievitch est née en 1948 en Ukraine. Elle a fait des études de journalisme en Biélorussie, où ses parents étaient instituteurs. Sa première publication, La guerre n'a pas un visage de femme, en 1985, sur la Seconde Guerre mondiale, dénoncée comme « antipatriotique, naturaliste, dégradante » mais soutenue par Gorbatchev est un best-seller. Chaque nouveau livre est un événement et un scandale : Les Cercueils de zinc, en 1989, sur la guerre d'Afghanistan, qui la fait connaître en France et sera adapté pour le théâtre par Didier-Georges Gabily ; Ensorcelés par la mort, en 1993, sur les suicides qui ont suivi la chute de l'URSS ; et La Supplication, en 1997, sur Tchernobyl. Elle vit de nouveau à Minsk, après un long séjour à Berlin.

Une évocation de l'histoire de la poétesse russe Marina Tsvetaïeva (1892-1941). Emigrée à Prague, puis à Paris, elle rentre en 1939 en URSS pour s'y suicider.

Anna Akhmatova (en russe : Анна Ахматова; * 23 juin 1889 - † 5 mars 1966) est le nom de plume d'Anna Andreïevna Gorenko (en russe : Анна Андреевна Горенко), une des plus importantes poétesses russes du XXe siècle. Égérie des acméistes, surnommée la « reine de la Neva » ou « l'Âme de l'Âge d'Argent », Anna Akhmatova demeure aujourd'hui encore l'une des plus grandes figures féminines de la littérature russe. L'œuvre d'Akhmatova se compose aussi bien de petits poèmes lyriques, genre qu'elle contribue à renouveller, que de grandes compositions poétiques, comme Requiem, son sombre chef-d'oeuvre sur la terreur stalinienne. Les thèmes récurrents de son oeuvre sont le temps qui passe, les souvenirs, le destin de la femme créatrice et les difficultés pour vivre et pour écrire dans l'ombre du stalinisme. in : Wikipédia, 2007-10-21

Elle est née en 1906 à Moscou. Professeur à l'université de Kazan et mère de deux enfants, elle est arrêtée en février 1937 et condamnée en août de la même année à dix ans de travaux forcés et elle est envoyéeo dans les terribles camps de la Kolyma, au nord-est de la Sibérie. Libérée en 1947, elle est frappée en 1949 de relégation à perpétuité. Mais après la mort de Staline, elle obtient sa réhabilitation et revient bientôt en Russie d'Europe avec son second mari, un médecin rencontré à la Kolyma. A partir de 1959, elle commence à rédiger ses mémoires. C'est par la voie clandestine du samizdat qu'ils vont se répandre dans le pays. Evguénia est décédée en 1977. La deuxième partie de ce samizdat nous est parvenue après son décès. Source : Points, Seuil

Une simple, histoire d'enfance et de misère. Le regard de Guselle, petite fille tatare,, s'ouvre sur le monde et n'y voit que laideur et cruauté. Sa famille st venue se réfugier pendant la guerre à Moscou : le père est débardeur, la mère femme de ménage. Six personnes vivent dans quatorze mètres carrés... Voleurs et mendiants viennent parfois s'y réfugier quelques jours. Malade, rachitique, Guselle survit pourtant et affronte le mépris des garnements qui régentent la cour. Elle est tatare, ils sont russes et ne l'oublient pas. A l'école, ce sera le même- combat dont l'enfant, affamée, méprisée, sortira vaincue. Sa sueur, puis son frère, deviennent fous. Elle aime leur démence et la comprend. Le rêve est la seule arme contre une réalité insupportable. Guselle sera sauvée par son talent. Elle rencontre un peintre qui devient son maître et lui montre sa voie. Bientôt, elle va quitter sa famille. Elle aime Amalrik, l'historien et le philosophe dont les écrits subversifs- ont connu un grand retentissement en Occident et conduit leur auteur au bagne. Elle le suit en Sibérie, elle sera sa femme. Dans le plus complet dénuement, Guselle connaît enfin la paix de l'âme et le bonheur.

Les hasards de la diffusion clandestine ont coupé en deux ce récit, qui fut un des grands succès du samizdat. Le premier tome parvenu en Occident fut publié sous le titre le Vertige en 1967. Il provoqua immédiatement une émotion d'autant plus profonde que l'auteur, qui persistait à se dire communiste, énonçait des faits vécus sans aucune intention polémique. Elle racontait son arrestation, son procès et sa déportation. Epuisée par le travail et le froid, elle allait mourir lorsqu'elle fut sauvée par l'intervention d'un médecin...