Défenseure des droits depuis juillet 2020, Claire Hédon a succédé à Jacques Toubon avec un CV bien différent : celui d'une journaliste, présidente d'ATD Quart Monde depuis 2015. Mais avec la même ambition : réaffirmer l'importance de l'accès aux droits dans une France en pleine crise de confiance envers sa police, où les libertés se rétrécissent, et à l'orée d'une crise économique qui fait déjà du mal aux plus précaires.

Le 17 juillet 2020, Jacques Toubon quitte ses fonctions de Défenseur des droits. Venu de la droite conservatrice, il s'est laissé séduire par les thèses bourdieusiennes et a même fait sien le vocabulaire décolonial. Enquête sur une métamorphose.

Depuis 2011, le Défenseur des droits veille au respect des droits et des libertés en tenant un rang constitutionnel. Comment fonctionne cette institution indépendante ? De quels moyens dispose-t-elle pour défendre les personnes dont les droits ne sont pas respectés ?

Dignité. La notion peut paraître vague. Pourtant, comme le dit l’historien Pierre Rosanvallon dans l’entretien qu’il nous a accordé en compagnie de la philosophe Cynthia Fleury : « Le mot “dignité” fait partie, comme le mot “respect”, de ceux qui donnent une nouvelle respiration au langage politique et qui entrent en résonance avec ce que sentent et vivent les gens.