Moyennant un habillage "africain", la France a décidé de voler militairement au secours de Bangui et trouvé une oreille attentive auprès de la Libye, qui apporte son appui à N'Djamena.

La France accélère le désengagement d'un dispositif qui a enrayé la course à l'abîme de la Centrafrique. Mais elle doit châtier sans faiblesse ses soldats incriminés dans des agressions sexuelles de mineurs.

Un Etat effondré, des milices à désarmer de toute urgence, des élections impossibles à organiser à court terme... La tâche de la France et de l'Union africaine s'annonce longue et très compliquée.

De décembre 2013 à mai 2014, des soldats français venus s'interposer dans la guerre civile qui a déchiré la Centrafrique auraient troqué des faveurs sexuelles auprès d'enfants affamés contre des rations alimentaires. Natacha Tatu et Anthony Fouchard ont retrouvé les protagonistes de cette sinistre affaire.

"La principale difficulté ici, c'est qu'on ne peut pas voir qui est l'ennemi et qui ne l'est pas", estime le lieutenant-colonel Pontien Hakizimana, à la tête du premier bataillon burundais de la mission de soutien à la Centrafrique. Les troupes africaines doivent, à terme, prendre le relais des forces françaises. Mais la confusion qui règne dans le pays a des racines profondes, et l'engagement de Paris devra sans doute se prolonger.

Mettre fin aux exactions et aux pillages, désarmer les milices, faciliter l'acheminement de l'aide... La mission de l'armée française est de rétablir la sécurité. Il restera ensuite à tenter de remettre sur pied un pays qui n'existe plus.

Mettre fin au cycle infernal de massacres et de représailles qui a ambrasé le pays... La mission de l'armée française est claire. Mais la mort de deux soldats montre que l'opération n'est pas si simple et pourrait durer plus longtemps que ne le voudrait François Hollande.

Centrafrique. Dans un pays sous haute tension, les militaires français tentent de ramener la paix civile.

Dans le pays, la situation s'envenime et les efforts pour arrêter ce qui semble bien être une épuration religieuse demeurent pour l'instant insuffisants. Mais avec le doublement des effectifs de la mission africaine et l'arrivée d'un contingent européen, la tendance pourrait s'inverser.

L'intervention militaire française n'a toujours pas mis fin aux affrontements sanglants.