Ces jeunes nationalistes d'Ajaccio s'étaient lancés dans des attentats de plus en plus risqués. Histoire d'un réseau qui aurait pu tuer.

Poursuivi pour un attentat commis à Corte en 2012, Nicolas Battini, 21 ans, comparaît depuis le 28 septembre aux assises de Paris. Étudiant brillant, ce nationaliste atypique, volontiers critique envers le mouvement, assume ses positions. Et les risques qu'il encouret. Au désespoir de ses parents.

Les nationalistes déposent officiellement les armes. Mais, avec ou sans folklore cagoulard, la Corse n'en a pas fini avec la violence et la guerre des clans.

Pour leur parade armée devant la presse, les 600 cagoulés du Canal historique ont abandonné les règles élémentaires de la clandestinité. Ils ont échangé la trêve contre un statut d'interlocuteur unique du ministre de l'Intérieur...

Entre Bastia et Ajaccio rien ne va plus. Les touristes désertent l'Ile de Beauté, effrayés par les attentats en série et les règlements de comptes entre bandes nationalistes. Vingt ans après Aléria, le mouvement autonomiste a du vague à l'âme...

Robert Sozzi, ancien militant du FLNC, aurait pu n'être qu'une victime de plus sur la longue liste des crimes jamais élucidés. Mais cette fois les bouches se sont ouvertes. Affairisme, totalitarisme, rivalités sanglantes : les dérives du mouvement clandestin éclatent au grand jour.

Le nouveau FLNC cible les "rich and famous" amateurs de résidences secondaires sur le littoral protégé. Une cause populaire qui fait de Jacques Séguéla et d'une poignée de continentaux les ennemis publics numéro un des nationalistes.

Le 24 juin 2014, le Front de libération nationale corse (FLNC) annonçait sa décision unilatérale d'enclencher un processus de démilitarisation et de normalisation progressive. Après le démantèlement des mouvements irlandais et basque, cette annonce signe la fin de la lutte armée en Europe occidentale. Mais pour Pierre Poggioli, responsable clandestin dans les années 1980, les solutions politiques restent bien incertaines.