Suivons Christian Garcin sur La Piste mongole. Au seuil des yourtes, l'Occidental abandonne toute certitude et laisse la fiction le transporter

Christian Garcin s'empare des « vies multiples » et romanesques de l'explorateur américain qui le premier mit les pieds au pôle Sud et influença sans doute Melville.

Ecrivain voyageur épris d'Asie, il a publié de nombreux récits nourris de ses périples, mais a aussi tissé au fil des ans un réseau de fictions se répondant l'une l'autre, sans cacher leur dette à l'imaginaire chamanique. Cette fois-ci, cap sur l'Argentine.

Se rendant en Sibérie, et notamment à Krasnoïarsk, Christian Garcin note incidemment qu'il n'a jamais lu "Michel Strogoff", l'un des plus beaux romans d'aventures de Jules Verne, épopée poétique aussi. Mais il connaît assez le romancier pour proposer une superbe liste des peuples qui, à l'instar des Oroks, des Tazs ou des Komis, vivent dans ces lointains qui font rêver.

Délaissant apparemment l'Asie septentrionale et surtout les immenses espaces sibériens qu'il a beaucoup fréquentés ces dernières années, Christian Garcin nous entraîne cette fois sur les traces d'un vieil homme disparu dans l'hémisphère Sud, à la pointe extrême du continent américain, là où se trouvent les dernières villes australes et des paysages austères mais superbes. Que va-t-on chercher, que trouve-t-on quand on est arrivé à la fin du voyage ?

A la question toujours posée aux écrivains, « Pourquoi écrivez-vous ? », Philippe Claudel préfère l'interrogation inédite : « Pourquoi n'écrivent-ils pas ? ». Pourquoi ne sont-ils pas passés à l'acte et n'ont-ils pas fait de livre, tous ces amoureux, ces fétichistes du texte ? Et, au fond, qu'est-ce qui fait l'écrivain ? Autre style, autres réponses : cette question parcourt aussi le livre de Christian Garcin, paru chez le même éditeur.