Environ deux tiers du gaz naturel consommé dans l'Union européenne sont importés. Et les besoins ne cessent de croître. Inquiète de l'instabilité des prix et de sa dépendance vis-à-vis de la Russie, son premier fournisseur, l'Europe veut diversifier et sécuriser ses approvisionnements gaziers.

Décryptage, en mai 2015, des points forts et des faiblesses du géant gazier russe Gazprom qui se cristallisent autour de sa position de leader sur son marché intérieur et leader de l'approvisionnement européen. Pour limiter cette fragilisation, en cas de ralentissement sur ces deux marchés, Gazprom doit diversifier sa clientèle en souscrivant des contrats avec la Chine, par exemple.

Près du cercle polaire, Gazprom, devenu la pièce maîtresse de la diplomatie russe, avec un quart des réserves mondiales de gaz, exploite ses gisements dans des conditions extrêmes.

La guerre commerciale avec l'Ukraine est surtout un bras de fer politique. Pétrole et gaz sont devenus les nouvelles armes stratégiques de la Russie pour tester la résistance européenne et imposer sa loi aux anciennes républiques soeurs. Derrière les dirigeants de Gazprom, c'est Vladimir Poutine qui manoeuvre

La crise en Ukraine met en lumière la guerre mondiale autour du marché du gaz. Et si la coupure entre Poutine et l'Europe mettait en péril l'ensemble de l'économie russe ?

Outre-Atlantique, certains législateurs poussent l'administration Obama à exporter du gaz vers l'Europe. Pour d'autres, le Vieux Continent doit augmenter sa propre production pour se libérer de la dépendance énergétique russe.