Son pouvoir est toujours aussi contesté, son régime est frappé de sanctions, et ses fidèles doivent affronter les partisans d'Alassane Ouattara. Comment le président sortant vit son isolement.

Alors que les partisans de Laurent Gbagbo et d'Alassane Ouattara ont pris les armes, un autre combat se livre, transformant télés et radios en outil de propagande.

De la grande offensive lancée le 28 mars 2011 à la bataille d'Abidjan, il n'a fallu que quelques jours pour que la ″forteresse Gbagbo″ s'effondre comme un château de cartes. Récit d'une guerre éclair.

En Côte d'Ivoire, ils étaient ministres, chargés de mission, porte-parole. Ils ont côtoyé et soutenu l'ancien président, avant d'être entraînés dans sa chute... A Accra, où ils ont trouvé refuge, tous disent craindre pour leur sécurité. Et se préparent à un long, très long, séjour.

Dirigeants politiques, chefs militaires, patron de presse ou miliciens... Ils sont treize, pro-Gbagbo ou pro-Ouattara, accusés d'avoir commis, permis ou encouragé les pires atrocités tout au long de la crise postélectorale. Treize hommes qui sont déjà dans le collimateur de la justice internationale.

Meurtres inexpliqués, francs CFA volatilisés, opérations militaires clandestines... La décennie qui a suivi le coup d'Etat contre Laurent Gbagbo aura été riche en rebondissements et lourde de secrets.

Le journaliste et écrivain ivoirien Venance Konan a bien connu Laurent Gbagbo. Le 10 janvier 2011, la police du "président" lui a rendu une petite visite. Venance répond à Gbagbo et imagine une rencontre.

Terré dans son bunker souterrain, Gabgbo a cru jusqu'au dernier moment qu'il s'en sortirait : parce qu'un ″woudy″ ne recule jamais !

L'élection présidentielle d'octobre 2006 est à nouveau menacée après des déclarations du chef de l'Etat, qui jettent de l'huile sur le feu. Laurent Gbagbo est-il réellement prêt à se soumettre au verdict des urnes ?

Après l'annulation du scrutin présidentiel le 29 novembre 2009, nul ne sait quand les électeurs seront appelés aux urnes. Une situation qui permet au président de conserver le pouvoir.

Un nouveau report de l'élection présidentielle prévue le 29 novembre est à craindre. Car le chef de l'Etat sortant semble vouloir d'abord s'assurer qu'il remportera le scrutin.

Ni Laurent Gbagbo, le président en exercice, ni Alassane Ouattara, le candidat de l'opposition, ne sont prêts à renoncer au pouvoir. Ennemis jurés, ils vont poursuivre leur lutte à mort.