Au sentiment d'étouffement économique et social, les jeunes citadins opposent une quête de liberté, une utopie qui conduit toujours ailleurs, toujours plus loin. Le sentiment d'appartenir au même univers lie l'ensemble des bra môgô, frères qui partagent les mêmes rêves.

Les acteurs de la crise retrouvent leurs vieux démons alors que la communauté internationale les presse de procéder au désarmement et à l'identification.

Alors que les partisans de Laurent Gbagbo et d'Alassane Ouattara ont pris les armes, un autre combat se livre, transformant télés et radios en outil de propagande.

Difficile de faire la paix, un an après la fin de la crise postélectorale. Les attaques répétées dans l'Ouest et la violence du débat politique à Abidjan n'aident pas. Pas plus que les accusations de complot portées contre des proches de l'ancien président.

Plus d'un an après leur signature, les accords de Marcoussis, qui devaient permettre de résoudre la crise ivoirienne, sont-ils encore applicables malgré la tuerie du 25 mars 2004 ?

A Abidjan, Guy-André Kieffer était devenu la bête noire du pouvoir. Journaliste bien introduit dans les cercles dirigeants, il connaissait de l'intérieur les dérives de l'entourage du président Gbagbo. Sa disparition depuis le 16 avril 2004 alourdit encore le climat qui règne dans le pays.

Malgré de multiples signes avant-coureurs, le gouvernement français n'a pas vu - ou n'a pas voulu voir - que le président ivoirien Laurent Gbagbo n'avait pas renoncé à résoudre la crise par la force.

Incohérences, hésitations, maladresses. Politiques, diplomates, militaires, tous ont commis des fautes. Et la politique française du "ni indifférences ni ingérence" se retoune contre Paris.

L'armée française a-t-elle fait un usage disproportionné de la force lors des affrontements d'Abidjan en novembre dernier ? Les forces françaises ont-elles au contraire été piégées par les partisans du président Gbagbo ?

Le spécialiste de l'Afrique de l'Ouest met au jour les racines anciennes de la crise ivoirienne et pointe les responsabilités actuelles de chaque camp.

Après avoir paralysé Abidjan, les jeunes "patriotes" à la solde du président Laurent Gbagbo ont fini par quitter les rues. Mais rien n'est résolu dans le pays toujours menacé par des convulsions politiques et ethniques.

Soutenu par la communauté internationale, protégé par les forces de l'ONU mais reclus dans un grand hôtel de la capitale, Alassane Ouattara tente d'imposer son élection en évitant l'affrontement. Tandis qu'à la présidence, Laurent Gbagbo continue d'exercer la réalité du pouvoir et joue le pourrissement. Pour combien de temps ?