L'absence de mixité sociale dans les grands ensembles serait la principale cause de leur ghettoïsation. Aussi séduisant soit-il, ce raisonnement est infondé : la ville française moderne n'a jamais été un exemple de mixité sociale. Les communes de Sarcelles et Paris peuvent en témoigner aujourd'hui.

La construction des grands ensembles, les ″cités″ de banlieue, est liée à une certaine conception, fonctionnelle, de l'urbanisme. Mais, à l'heure où les flux prennent le pas sur les lieux, ces grands ensembles apparaissent totalement caducs. La rénovation urbaine peut-elle suffire à reconnecter les populations aux villes centres, et à leurs opportunités ?

La prolifération des grands ensembles, après la seconde guerre mondiale, pose l'épineuse question de leur desserte.

Si les pouvoirs publics prônent aujourd'hui la démolition des grands ensembles des années 1960, des architectes militent pour leur radicale transformation.

Dans les ghettos de Nîmes, où trois quarts des habitants issus de l'immigration vivent des minima sociaux, les rêves d'intégration se sont évanouis.

Grandir entre Clichy-sous-Bois et Montfermeil, c'est partager son quotidien entre l'école, le centre social, le "business" et les bêtises sur le parking. C'est aussi s'inventer une vie pour échapper au chômage des parents et à la misère du quartier.

Recherche d'une identité, phénomène de groupe : les adolescents ont toujours trouvé des expressions propres à leur génération. Mais, depuis quelques années, un cap a été franchi : un véritable langage s'est créé qui évolue au gré de l'imagination et des situations rencontrées. Inventivité, richesse ou enfermement et ségrégation ?

Gardiens d'immeuble, ils sont en première ligne. Quand les trafics et la déglingue gangrènent les cités, ils n'entendent pas jouer les shérifs. Mais se transforment souvent en souffre-douleur. Agathe Logeart a rencontré ces employés des HLM qui lui ont raconté leur quotidien : les menaces, la peur, les coups.