A Benghazi, le vieux général libyen mène une bataille à mort contre les islamistes. Patriote pour les uns, opportuniste pour les autres, saura-t-il faire oublier ses zones d'ombre ?

La libération de Syrte devient l'enjeu d'un nouveau rapport de force entre le gouvernement d'union, installé le 16 mai 2016, et l'« Armée nationale » du général de Tobrouk.

Destiné à apaiser les tensions, le statu quo avalisé par les autorités de Tripoli et de Tobrouk a ouvert un espace à d'autres protagonistes. Et fragmenté un peu plus la scène politique locale.

Le chef des armées lié au Parlement de Tobrouk a pris le contrôle des terminaux du "croissant pétrolier" libyen. Depuis, les exportations ont repris. La communauté internationale devra tenir compte de ce général dans le règlement de la crise libyenne.

Le pouvoir russe renforce ses liens avec le général Khalifa Haftar, maître de l'Est libyen, qui fait désormais figure d'allié du Kremlin.

Dans un contexte de violences entre factions rivales, l'offensive du général Khalifa Haftar contre les islamistes aggrave les fractures qui divisent les Libyens. Si les négociations entamées sous la houlette des Nations unies se poursuivent, la présence de groupes affiliés à l'Organisation de l'Etat islamique renforce l'éventualité d'une intervention étrangère, aux conséquences plus qu'incertaines.

En lançant un calamiteux appel au renversement du pouvoir, cet ancien colonel de l'armée de Kaddafi passé par les camps de la CIA au Tchad a tiré ses dernières cartouches.