Jean Hélion semble avoir été pour la critique un peintre inconfortable, sujet à l'incompréhension, à la mésestime et aux malentendus. « Grand show pour un petit maître » titrait un quotidien national lors de la rétrospective qui lui fut consacrée au Centre Pompidou en 2004. À la même époque, le "New York Times" le ravalait au rang d' « apostat au-dessus de la moyenne », continuant de lui faire payer au prix fort son passage de l'abstraction à la figuration à la fin des années trente. Le Musée d'Art moderne de Paris lui consacre aujourd'hui une nouvelle rétrospective. Changera-t-elle la donne ?

Il fut apôtre de l'art abstrait, mais devint peintre figuratif, à rebours du courant dominant et des batailles idéologiques. Toute sa vie, Jean Hélion (1904-1987) ne suivit qu'une ligne, la sienne, en éternel explorateur du réel. Récit d'un parcours singulier.

Qu'on l'admire ou qu'on lui trouve maints défauts, Jean Hélion (1904-1987) reste une référence pour les peintres. Avec Pierre Buraglio et Stéphane Pencréac'h, nous avons évoqué cette figure singulière, à rebours des diktats esthétiques, qui traversa son temps avec audace. Nous avons tenté de percer le mystère Hélion et de comprendre en quoi il est un phare pour l'histoire de l'art du 20e siècle. Une grande rétrospective le met à l'honneur jusqu'au 28 août 2024 au Musée d'art moderne de Paris (commissaire Henri-Claude Cousseau, assisté d'Adélaïde Laclotte).

L'oeuvre du peintre disparu en 1987 a rarement été montrée. Une grande rétrospective au Musée d'art moderne de Paris dévoile l'originalité d'un parcours qui balance entre réalisme et abstraction.